Bienvenue sur le blog du Shakko, groupement de joueurs au sein de l'association Rennaissance & Culture
(Sainte Geneviève des Bois dans l'Essonne). Le club, avec 35 ans d'existence , joue "HISTORIQUE" (du Moyen-âge à nos jours) et "FANTASTIQUE" ( Warhammer 40000, Warhammer Battle , Seigneur des anneaux ...) tous les samedis après-midi
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19 oct. 2009

L'or de la Wells Fargo

A peine la diligence de la Wells Fargo est-elle entrée dans la passe des Commanches, que Bill et sa bande lancent leurs chevaux au galop. Bill Brazelton a senti l'or et plus rien ne l'arrêtera. Uncle Jim Miller fouette son attelage, la diligence lourde Concorde accélère escortée par les hommes de la Wells Fargo, bien déterminés à ne pas laisser la précieuse cargaison ainsi que les passagers aux mains des Outlaws.

Le Capitaine Taylor (appelé ainsi par ses hommes à cause de son grade dans la cavalerie sudiste) décide de barrer le passage en postant derrière les rochers qui bordent la piste des hommes armés de carabines. Mais Bill sait très bien que si la diligence prend trop d'avance, elle passera le Rio Grande et s'en sera fini de l'or. Il décide donc de passer en force, ce qui n'est pas sans poser de problème à certain de ses hommes qui préfèrent se mettre à couvert et éliminer l'escorte à distance. Il en faut de peu que l'impitoyable Bill les tue sur place pour les punir de leur désobéissance.

La bande de Brazelton charge en déclenchant les feux de l'enfer, plusieurs de ses hommes sont tués, mais ils réussissent à forcer le passage éliminant en plein galop les hommes de la Wells Fargo censés les ralentir.

La bande de pilleurs ne lâchent pas la diligence qui penche dangereusement dans un virage, mais Miller grâce à sa grande expérience rétabli la Concorde rouge qui file à nouveau, bien droite sur la piste poussiéreuse. D'autres hommes de l'escorte se sont mis en position quelques yards plus loin, le long de la piste, pour tenter d'arrêter à nouveau la bande de voleurs. Les Colts et les Winchesters parlent, le shotgun messenger (vigile armé assis avec le cocher sur le siège de la diligence) abat plusieurs attaquants, mais cela ne suffit pas, et c'est la bande de Brazelton qui remporte l'affrontement.

Uncle Jim Miller voyant que la situation tourne à leur désavantage, tente de franchir le Rio Grande en force, attelage lancé au grand galop. Hélas il aperçoit quatre des meilleurs hommes de Bill qui ont contourné la passe et qui l'attendent, bien en appui sur les rochers, carabines en main. Miller aperçoit aussi une aide inattendue : les deux hommes du relais de la Wells Fargo, Stampy et Coole qui, ayant aperçu l'attaque, viennent prêter main forte à la diligence.
Néanmoins, leur progression est pour le moins originale et peu orthodoxe, on n'a même jamais vu cela dans tout l'Ouest sauvage : les deux hommes progressent à couvert derrière deux vaches qui servent d'ordinaire à donner du lait aux voyageurs du relais ...!

Stampy et Coole finissent par atteindre les rochers laissant leurs vaches à leur fonction habituelle. Après avoir tué un des hommes de Bill, ils sont hélas éliminés. Au moment où la diligence atteint le Rio Grande, Uncle Jim Miller et Dawson le shotgun messenger, sont abattus.
N'ayant plus de cocher, la diligence s'arrête au milieu du fleuve laissant les passagers pris de panique se sauver dans toutes les directions. Les hommes de Brazelton ne sont pas connus pour être des tendres. Seul un homme de l'escorte de la Wells Fargo est encore en vie, mais pris entre deux feux, il ne compte déjà plus pour Brazelton. Lui et le reste de ses hommes ne voient que l'or à porter de main, ainsi que leur part plus grosse que prévue, vu les pertes subies par la bande.

7 oct. 2009

Grünberg, mars 1761.

Nous sommes le 22 mars 1761, quelque part en Hesse, au milieu d’un cantonnement de l’armée française. Il est neuf heures du soir ; le temps est à la pluie, et l’air humide est encore chargé du froid de l’hiver. Trois soldats tentent de se réchauffer autour d’un feu, en fumant leurs pipes et en buvant une eau de vie distribuée par le commissaire au régiment. Ce jour-là, la bataille avait été violente, et chacun s’estimait heureux d’être toujours vivant. Ils ne se connaissaient pas, mais ressentaient ce besoin de raconter à leur manière le déroulement des évènements de cette journée. Le premier, se nommait Donatien Alphonse François, marquis de Sade et capitaine au régiment de Champagne (sic). Le second, était anspessade au même régiment, et portait le nom de Nicéphore Grenouille - à cause d’une maladie de peau, contractée dans sa jeunesse. Le dernier, était un Irlandais - Willy Mac Coy - qui s’était engagé en Flandre, au sein de la légion des Volontaires de Clermont-Prince.


- « A vot’bon cœur compagnons ! Trinquons à la vie, dit Nicéphore. Tue-Dieu ! C’qu’on a eu chaud ce jour. Pour sûr, ces maudits rouges* se sont vaillamment battus. (* les Anglais)
- All right my friends, les Anglais ont réussi à nous tenir tête. A ce que j’ai entendu dire, vous n’avez pas pu prendre Günsberg, damn it ! rétorqua Willy l’Irlandais.
- Allons, soldat ! N’imagine point que chacun n’a pas donné le maximum de lui-même aujourd’hui, dit le marquis en donnant une tape amicale à l’épaule du Volontaire de Clermont-Prince. Dis-nous plutôt ce qui s’est passé dans cette maudite forêt. Quant à nous, on te dira ce que valent les hommes du régiment d’Auvergne. »


TOUR N°1 :

- « Mon régiment devait protéger l’avance du convoi de ravitaillement destiné à la citadelle de Cassel. Nous, les boys des Volontaires de Clermont-Prince, devions protéger les flancs de la colonne. Il y avait aussi les Houzards de Bercheny. On les sentait à plusieurs miles ceux-là, tellement ils puaient, les bougres. - Rire des trois compagnons - . Dans toute cette boue, c’était pas chose facile d’avancer. On nous a même dit que des chariots s’étaient embourbés à l’arrière. (Test de dé d’entrée non réussi) L’officier supérieur de notre brigade - fou de rage de ne pas voir le convoi - a pris la décision de nous stopper, et d’aller coordonner les manœuvres pour faire repartir la colonne. Chose utile, car sa décision a permis de reprendre la route vers Cassel. Pour nous, ça voulait dire continuer au milieu des fourrés, à chercher l’English.


- Vertudjiou, l’Irlandais ! Tu nous conte-là une bien belle ballade dans les bois. Y manque plus que des drôlesses, prenant un bain dans un étang. Un ptit coin de paradis qu’ta forêt, ricana Nicéphore.
- Il est vrai mon ami, que pour nous dans la plaine, cela ne fut pas qu’une simple ballade boueuse. La boue était certes au rendez-vous, mais les boulets et les balles de plomb aussi, ajouta le marquis de Sade. Notre régiment avançait dans les champs boueux, au son des tambours. Sur la route, une grosse batterie s’étirait de tout son long ; et au grand galop, elle éclaboussait les fantassins rageurs. Ce foutre terrain, était peu propice au déploiement en ligne de bataille. Ca nous a couté à nous autres officiers, de maintenir une discipline dans ces bataillons. Pas très orthodoxe que tout cela … mais au diable le règlement !



- Tu l’as dit mon capitaine. Faut dire que les sergents et les anspessades ont fait leur part du boulot. A coup de piques qu’on maintenait les rangs ! « Poussez le caillou, braves soldats », qu’j’arrêtais pas de leur dire aux hommes.
- Tout ça, nous a couté effectivement du temps mon ami, repris le marquis. De l’autre côté de la chaussée, on pouvait d’ailleurs apercevoir les drapeaux des régiments suisses. Ils avançaient à notre hauteur, et semblaient moins gêner par cette gangue qui collait aussi à leurs guêtres. Leur déploiement semblait plus aisé. L’herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin. » Le marquis éclata alors de rire, devant les regards médusés de ses deux acolytes, qui n’avaient pas compris le jeu d’esprit dans sa phrase. Un peu surpris par le caractère frustre des deux hommes, il reprit son explication.
- « Bref … l’avance ne fut pas simple. Et, c’est à ce moment-là que les premiers sons du canon se firent entendre. Les hommes fléchissaient machinalement la tête ; mais la cible de ce feu destructeur se trouvait sur la route. L’artillerie encore attelée, et toujours en mouvement vers Günsberg, subissait ces tirs meurtriers. On vit alors les premiers morts de la journée, glissés sur le bas-côté de la voie. La guerre est une chose bien sale, et j’ai hâte de retrouver les charmes de Paris, murmura le marquis.


- Pour moi, ce sont the cold lands du Connemara qui m’attendent après tout ça. Some chumps (patates) for me, à tous les repas. Vous ne connaissez pas ça, the chumps , vous autres les Frogies. Y parait qu’à Versailles on s’en régale* ; mais moi jpeux vous dire que c’est pire que the shit ! (*Antoine Parmentier finira en 1785, par convaincre le roi louis XVI que ce tubercule pourrait être une denrée de base pour la paysannerie)
- Aller l’Irlandais , estime-toi heureux d’avoir toutes tes quenottes pour pouvoir croquer dans ton légume. D’autres ont eu moins de chance. J’ai vu de mes yeux aujourd’hui, un artilleur qui gémissait doucement, tenant dans ses mains ce qui lui restait de sa mâchoire, arrachée par un éclat d’attelage. Le pauvre garçon ne devait pas avoir plus de vingt ans. L’artillerie anglaise savait viser. Mais, nos hommes imperturbables poursuivirent leur avance vers leur objectif : la ville de Günsberg. Nous avons été étonnés par le fait que les redoutes ennemies, n’étaient occupées que par des fantassins. Les batteries elles, étaient en plein champ, pour pouvoir sans doute les déplacer d’un lieu à l’autre des combats. Sur notre gauche, nous apercevions sur le plateau, les colonnes d’infanterie anglaise se déployer en lignes de bataille. Deux autres redoutes étaient, là-aussi, occupées par de l’infanterie. »



TOUR N°2 :

- « Mais nous aussi, on s’est retrouvé rapidement dans les ennuis, grogna Willy l’Irlandais, en haussant des épaules. Alors que l’on avançait dans les fougères, un feu nourri et proche, faucha plusieurs de mes compagnons. C’était une vieille connaissance que l’on retrouvait-là : la canaille des Chasseurs de Freitag, qui avaient déjà fait parler d’eux un mois auparavant. Foutre ! Ils ne nous stoppèrent pas pour autant ! Malheureusement, nos escadrons à cheval ne pouvaient se contenter que de nous appuyer avec leurs mousquetons ; et sans grande efficacité. Les blessés et les cadavres jonchaient les sous-bois, tout autour de moi. Là, on se tuait déjà à bout portant … Good Lord !
- Vois-tu Willy, mon compaing ! L’on dira c’qu’on voudra, mais c’est tout de même rud’ment laid une bataille. Ma’ tu connais ces biaux messieurs ! Sous prétex’ qu’y sont bien nés, y croient tout savoir … ». Nicéphore devenait philosophe, en tirant quelques bouffées sur sa pipe.
- « Cordieu bleu ! C’est sur’ment c’que pensaient aussi les ceusses-là qui étaient au premier rang, poursuivit-il. La grosse batterie qui était parvenue à se déployer, commençait à rendre la monnaie de sa pièce à l’Anglais, en tirant à boulet rouge sur la ville. Un fichtre de beau concert qu’ils nous ont donné là, les braves gens. On voyait les pauv’ bougres courir dans tout les sens dans c’te bourg, dont les incendies pouvaient se voir de loin.


- Malheureusement, repris le marquis, les tirs de contrebatterie eux non plus n’avaient pas cessé. De nos lignes, on voyait les artilleurs qui commençaient à fléchir. Il a fallu que le colonel use de toute sa morgue pour mettre fin à ce début de panique (test moral réussi, à la suite des 25 % de pertes).
- Hardis mes amis ! C’est point ces petites prunelles anglaises qui allaient secouer nos boutefeux. Que Diable ! Nicéphore prit un air de vieux soldat, en disant ces quelques mots. Faut pas oublier nos Suisses, qui eux-aussi ont fait peur à la pucelle rouge. Fallait les voir, ces beaux mercenaires se préparer à l’attaque de la redoute anglaise. Des manœuvres fichtrement compliquées qu’ils nous f’saient-là ces beaux messieurs. (Depuis les théories du maréchal de Saxe, les Français avaient adopté pour la prise de points fortifiés- la colonne d’attaque-, consistant en une jonction de deux bataillons en lignes successives et serrées, sous le commandement d’un nombre élevé d’officiers supérieurs)


TOUR N°3 :

- « Ah les braves gens ! C’est effectivement un bien beau spectacle que nos vaillants Suisses nous donnèrent à voir aujourd’hui, assura le marquis. Il fallait les entendre, en formation serrée, recevoir de plein fouet les salves du feu ennemi.
- Rien ne les arrêtait, rétorqua l’anspessade Nicéphore. Emportés qu’ils étaient par leur colonel. Et c’t’homme-là qui portait son tricorne au bout de l’épée en criant : « Qui m’aime me suive mes enfants. ». Tu crois à ça Willy ?... Vindiou, c’que c’était beau à voir.
- Les Anglais ont du replier prestement, laissant sur place moult morts et blessés, sourit avec enthousiasme le marquis. On m’a même certifié qu’un officier brigadier anglais, y avait perdu la vie. En tout cas, c’était la débandade dans les rangs de l’ennemi.


- Fichtre ! Tout ça c’est bien beau mon capitaine, mais y parait aussi que nos Suisses, trop heureux de cet exploit, n’obéissaient plus à leurs officiers, qui tentaient de leur donner l’ordre de se maintenir sur place. (Test de poursuite raté. Obligation de continuer la charge) Dans le ton de sa voix, Nicéphore avait souligné une certaine dose de sarcasme.
- Prends garde soldat de ne pas trop plaisanter là-dessus. Les officiers ont toujours ce privilège de rosser les impudents de ton espèce ! Le marquis semblait être touché à vif. N’oublie pas de préciser que le bataillon ennemi a été taillé en pièces ; et que l’étendard du régiment a même été capturé par l’un des nôtres. Et toi l’Irlandais, que se passait-il dans ta forêt aux merveilles ?
- Ne souriez pas friends, ici-aussi on a eu notre dose d’émotion. On gagnait du terrain peu à peu ; mais au prix de pertes importantes. Les Houzards ont même eu l’impudence de sortir du bosquet ; et ont été pris sous un feu nourri sur leur flanc, par deux bataillons de la Garde anglaise. Poor boys … ils n’ont pas tenu au choc ; et ont failli emporter un bataillon de Grenadiers de France. »


TOUR N°4 :

- « Y’ a pas à dire, on a tous senti la faucheuse passer de très prêt c’te jour, souffla Nicéphore. Mais les Gliglish étaient eux-aussi à la fête. Fallait voir cte pauv’ ville, bruler sous le feu de notre artillerie.
- C’est alors que l’inimaginable eu lieu, soupira le marquis. Alors que tout laissait à penser que l’attaque des Suisses amènerait à la victoire finale ; un bataillon hanovrien, totalement isolé du reste de sa brigade en déroute, tint pourtant fermement face à nos lignes. (Deux tests moraux très défavorables, et pourtant réussis avec brio) Le dieu Mars nous avait abandonné…
- Qui que donc ? rétorqua Nicéphore.
- J’ai entendu parler de this story, reprit Willy l’Irlandais. Certains hommes affirment même avoir entendu dans la fureur des combats, un hurlement monstrueux qui provenait du plateau. Là où les ruines d’un vieux manoir baignaient dans une brume opaque. Des superstitieux m’ont aussi juré sur le Christ, avoir aperçu une créature étrange se détacher des créneaux : a spirit for somebodies, an werewolf for others.


- Quoi qu’il en soit, cette panique au sein des unités suisses reste pour beaucoup un mystère, rappela le marquis de Sade. Mon ami le colonel Munchahausen, qui était à la tête de ces hommes, en pleurait encore de rage.

TOUR N°5 :

-« Il semblait dés lors difficile de pousser au-delà notre attaque. D’autant que sur l’aile gauche de l’ennemi, des mouvements indiquaient très nettement l’avance des lignes de bataille ennemies. L’envie d’en découdre était semble t’il grande, et avait poussé l’Anglais à quitter ses redoutes, et de se porter vers nos propres lignes.


Nicéphore haussa les épaules : - Bah … Foutre-cul-de-merde-molle !!! Jvous le dit, aussi vrai que mon nom est Grenouille, c’te ville, avec un peu plus de temps, on s’la réduisait en cendres. Fallait les voir les culs-terreux qui fuyaient devant nos boulets !
Les trois soldats pris d’un fou-rire général, n’entendirent pas la voix du colonel qui venait de leur donner un ordre. Nonchalant, un doigt sur sa canne, celui-ci n’avait pas remué.
- Alors messieurs, on n’entend pas les ordres. Deux jours de prison … pour mauvais état de vos revers. Ils sont sales ! »
Lentement, ses épaules tournèrent ; et froid, il passa.