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25 oct. 2010

Bataille de Québec : Les Plaines d'Abraham 13 septembre 1759.

A. Vue d’ensemble du champ de bataille :


Dans les cantonnements français de Beauport, un peu avant l’aube, Louis-joseph de Montcalm constate que l’attaque britannique ne sera pas pour aujourd’hui. Il donne dés-lors l’ordre aux officiers de renvoyer les hommes à leurs bivouacs. L’armée a déjà déposé les armes, lorsqu’un Canadien arrive en sueur, en affirmant être le seul survivant du détachement commandé par le capitaine Louis du Pont Duchambon de Vergor. Les Tuniques rouges ont débarqué et sont maintenant en train de former leurs lignes de batailles sur les hauteurs de Québec. Pourtant, Montcalm n’en croit pas un mot. Et ce n’est qu’à 7h que le marquis décide enfin de quitter Beauport en direction de Québec, afin de connaître la cause des coups de canons et de mousquets qu’il entend.


De fait, dés 4h du matin, le Major-general James Wolfe avait donné ordre à ses hommes de gravir l’Anse de Foulon qu’il savait faiblement gardé. Cette escalade fut menée en tête, par le lieutenant-colonel William Howe et l’Ecossais Simon Fraser ; et devait ouvrir le chemin, pendant que le reste de l’armée grimpait le long d’un petit sentier jusqu’à son sommet :


Il faut plusieurs heures pour que l’ensemble de l’armée se déploie sur les Plaines d’Abraham, sans menace aucune. Le terrain est fait de champs de blé suffisamment mûr pour la récolte et des pâturages couverts de trèfle blanc. Le sol des zones cultivées est inégal en raison des sillons profonds. De plus, il est clôturé de palissades en quelques endroits. Deux chemins traversent le terrain d’est en ouest (sic.):




La ville de Québec a alors une garnison de 2000 hommes environ, constituée d’infanterie, de troupes de la marine, de miliciens et quelques artilleurs. Les grosses pièces d’artillerie sont toutes employées à pilonner la flotte britannique qui se trouve face à la citadelle. La Plaine n’est gardée que par quelques batteries de 12 livres qui n’ont qu’une portée très limitée :




Les Français avaient installé une batterie au bord de l’Anse au Foulon, tournée vers le fleuve. Mais après avoir atteint le HMS Squirrel, elle fut rapidement neutralisée par un détachement de grenadiers envoyé par Wolfe :


B. Déploiement des troupes britanniques de Wolfe :


Entre 9 h et 10h, les bataillons anglais sont déployés de manière impeccable et dans un silence imposé par les sous-officiers. La brume du matin est entrain de s’estomper, et les hommes aperçoivent les Buttes-à-Neveu, des collines hautes de 15 mètres situées sur le promontoire de Québec. Sur leur gauche, des hauteurs boisées, l’ennemi pourrait leur assainir un feu de flanc nourri :





C. L’arrivée de Montcalm :

Montcalm a finalement tenu compte des ordres du marquis de Vaudreuil, gouverneur général de Nouvelle-France, en maintenant au maximum ses troupes à couvert et remontant le terrain à l’abri dans les bosquets. Mais, commandant à la tête d’une brigade de réguliers français et de miliciens canadiens amalgamés au sein de bataillons de ligne, le marquis a sous-estimé les difficultés de coordination. Ce qui va entraîner des manœuvres et un moral assez médiocres.




En revanche, les milices de Québec, Montréal et de Trois-Rivières, déployées à couvert le long du talus boisés et dans la plaine, vont pouvoir harceler l’ennemi par des feux répétés et une mobilité plus grande.


 Dans la réalité historique, Montcalm trop impétueux, avait attaqué au pied des remparts de Québec face aux lignes britanniques. Il pensait que s’il n’attaquait pas au plus tôt, les Britanniques auraient le temps de se retrancher.

D. Les premiers combats à proximité des remparts de Québec :

La partie débute après le déploiement des troupes adverses sur les Plaines d’Abraham. Il est alors 10h du matin.
Les premiers combats ont lieu dans les Plaines, face aux remparts de la ville. Les Britanniques avancent en ligne de bataille pour débusquer tout ennemi retranché dans les bosquets. Le général Wolfe est d’ailleurs contraint d’être en tête de ses hommes (tout comme Montcalm). En effet, la configuration du terrain, la brume, puis les fumées que les feux de mousquets créeront, compliquent les chaines de commandement et les lignes de visibilité. Les risques de blessures mortelles sont donc réels pour les deux généraux.


Les combats sont assez expéditifs. Bien qu’étant embusqués, les Canadiens ne causent que peu de pertes. Les officiers britanniques donnent enfin l’ordre de tirer la première salve à une distance suffisamment rapprochée pour être mortelle (+1 dé premier feu ; +1 dé feu britannique ; +1 dé feu courte portée et pertes sur 4,5,6 ):



Les milices canadiennes sont littéralement crucifiées sur place. Rares sont les hommes qui parviennent à en réchapper. Il aurait été sans doute préférable d’utiliser les remblais naturels, ou encore de maintenir toutes les troupes en haut des talus.


Là, les survivants tiennent davantage. Sous la protection également des batteries de Québec qui tiennent éloignées les Tuniques rouges:




E. Les combats sur la droite le long des bosquets et fourrés :

Maintenant que la menace venant de Québec est stoppée, Wolfe décide d’attaquer l’ennemi sur le flanc nord. La fusillade qui oppose les deux camps dure trois tours (90 minutes réelles). Les francs-tireurs canadiens qui se positionnent derrière les arbres, ou se couchent dans les broussailles font merveille.




Les Hurons, alliés ancestraux des Français, sont des supplétifs redoutés des Anglais. Leurs cris et casse-têtes ont un effet terrifiant sur les jeunes cadets fraîchement débarqués d’Angleterre. Malheureusement pour les Indiens, les Highlanders du 78th regiment sont des gens sérieux. Déployés eux-mêmes en tirailleurs et plus nombreux, ils ont reçu l’ordre du lieutenant Murray de déposer leurs fusils sans baïonnettes, et de charger ses « sauvages » en brandissant leurs Claymores:



Très rapidement, là-encore, les canadiens finissent par être débordés par les feux nourris et cadencés des bataillons britanniques:




F. La percée britannique :

Alors que les troupes françaises se retirent dans le désordre, les Britanniques tirent leurs dernières balles, fixent leurs baïonnettes et se lancent à la poursuite de leurs adversaires. Alors que certains, comme le 80 th Light Armed Foot poursuivent les combats au corps à corps, d’autres lancent une percée vers la ferme de Descourt. Ce qui fermerait le verrou, en freinant toute armée de secours venant du Cap Rouge.




G. L’arrivée de Bougainville:

Enfin, les troupes de secours sont à l’approche. Le colonel Louis-Antoine de Bougainville (le futur explorateur .. .) cantonné au Cap Rouge depuis plusieurs semaines, avait rassemblé une partie de ses hommes dés les premiers feux entendus. Une dizaine de kilomètres à marche forcée. Mais les meilleures troupes étaient sous son commandement. Toutes des unités régulières qu’il avait ramené avec lui de métropole, lors de sa mission quelques mois auparavant. Il avait d’ailleurs eu à cette occasion, le privilège d’alerter sur la situation, sa majesté en personne. Ce dernier, trop préoccupé par les déboires de son armée en Allemagne, avait souligné que « lorsque le château brûle, on ne s’occupe point des écuries ». Ce à quoi, le jeune colonel aurait rétorqué : « Certes sir, à moins d’être à la place des chevaux. » Ce trait d’humour lui avait valu de la part de Louis XV, un certain respect et la promesse de moins de 1000 hommes de renfort pour les troupes de Nouvelle France.




Un corps de cavalerie légère avait été constitué, sous le commandement direct de Montcalm. Ces hommes étaient pour la plupart des Canadiens ou des migrants européens sachant monter à cheval. Les officiers quant à eux, avaient été choisis parmi les cadres de l’infanterie, et gardèrent leurs uniformes blancs.




H. Les combats autour de la ferme de la famille Descourt:

Les Britanniques ont alors pris le dessus. Mais alors que Wolfe, trop timoré (à l’inverse des faits historiques) met du temps à décider d’une attaque sur Montcalm et ses hommes ; certains de ses brigadiers sont eux, au contraire, pris par l’envi de mettre fin rapidement à cette affaire. Les combats autour de la ferme Descourt devient un Fort Alamo avant l’heure. Les Britanniques sont pris dans un nid d’abeilles dont il sera sans doute impossible de sortir..






I. Les combats dans les Plaines entre Montcalm et Wolfe :

C’est certes un retournement facheux de situation pour l’Anglais, mais le sang-froid légendaire des britanniques va encore montrer toute sa force. Au centre des Plaines, la ligne des Tuniques rouges fait enfin face aux bataillons de Montcalm. La supériorité n’est pas évidente. Mais très vite, la capacité à garder son feu le plus longtemps possible, son niveau moral bien supérieur, et sa dextérité à encaisser plus de pertes, sont à l’avantage de l’Anglais.






Les feux ont été violents de part et d’autres, mais les Britanniques finissent par prendre le dessus.

J. Les combats sur le flanc nord :

Les Canadiens n’ont pas perdu l’espoir de faire reculer l’ennemi. Dans les bosquets des Buttes-à-Neveu, ils se sont reformés, et avec les réserves de Vaudreuil, ils sont encore fort capables d’infliger des pertes sérieuses. Mais l’Anglais tient bon. Et malgré la retraite d’un bataillon, la ligne reste solide. Et au jeu des pertes subies, les miliciens finissent par reculer les uns après les autres.




K. Vue générale des derniers combats :

Après 9 tours de jeu, aucun des deux camps n’a vraiment perdu. Mais la situation semble tout de même être à l’avantage des troupes de Wolfe. Seul le secteur de la ferme Delcourt est à sous les coups de boutoir des Franco-canadiens. Et alors que les Britanniques ont des réserves intactes revenant des combats sous Québec ; Montcalm lui, n’a plus de troupes fraîches. Tout est engagé dans des combats, isolés les uns des autres.



Dans la réalité historique, Wolfe et Montcalm furent mortellement blessé pendant les combats. Ici, nos deux protagonistes eurent plus de chance. Et malgré deux tests chacun, ils s’en sortir tous les deux.

Les Français: sur les 15 bataillons du départ, 6 ont été annihilés ou sont difficilement utilisables.
38 pertes franches.
Les Anglais: sur les 15 bataillons du départ, 4 ont été annihilés ou sont difficilement utilisables.
36 pertes franches et 1 drapeau perdu.

Pour les points de victoire, rien n'était donc joué. Mais, par le niveau moral de +1 d'un nombre important de troupes françaises (alors que beaucoup d’Anglais sont à +3), le grignotage aurait fini par être au profit des Tuniques rouges. Les bons points tactiques ont été: du côté anglais de tenter de garder de belles lignes de batailles, et de faire des feux meurtriers au 1er tir à courte portée (+1 dé). Du côté français, l'option d'attaquer l'ennemi bien plus en avant de la ville Québec; et une très grande mobilité des troupes canadiennes dans les fourrés et les bois clairs (bien plus efficace que les malheureux qui étaient dans la vallée :lol: ).