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23 avr. 2006

Le pont de Primosole, Sicile 1943 - Episode 1

les Anglo-américains ont débarqué, et combattent les Italo-allemands.
Le manque de routes sur l'ile fait qu'elles sont convoitées par les deux camps, et encore plus quand il s'agit de ponts.
Celui de Primosole ne paye pas de mine, mais il ouvre la voie à la plaine de Catane, et par là même à Messine...

Le largage de la 1ère brigade parachutiste eut lieu la veille au soir.
Les opérations aéroportées sur la Sicile n’ayant pas en cet été 1943 l’efficacité des années suivantes, il fallut la nuit entière pour regrouper les unités les moins dispersées par le saut, la force d’un bataillon à peu près, et les orienter vers les zones de concentration avant l’attaque.
L’aube se levait quand les premiers groupes de combat commencèrent les opérations d’infiltration sur les fermes et habitations entourant le pont.
Les Anglais le savaient défendu par des Italiens, sans en connaître leur nombre.
L’assaut fut lancé par deux côtés du village, évitant la route principale habituellement très fréquentée par les convois de l’axe allant ou revenant du front.
Si l’attaque du côté Est fut rapide, bien que menée avec des effectifs réduits, les paras se heurtèrent à une sévère résistance du côté Ouest, fortement tenu par le gros d’une compagnie d’infanterie italienne sur le qui-vive.
Pris sous des feux croisés de mitrailleuses et de fantassins les engageant des toits, des fenêtres, de derrière les murs, après quelques flottements et des pertes, les paras se ressaisirent et bousculèrent la défense italienne en s’infiltrant dans les angles morts, les chemins creux, les caves, contournant ainsi les principaux points de résistance qui finit par s’effondrer.
L’extrémité Nord du pont entre leurs mains, la moitié de leur mission était accomplie.

Fait unique dans l’histoire de la 2ème guerre mondiale*, des parachutistes anglais et allemands reçurent ce pont comme objectif à quelques heures d’intervalle.
Les anglais avec pour mission de le capturer et faciliter l’avance des forces terrestres alliées vers Catane, les allemands devant le défendre pour au contraire bloquer les mouvements des mécanisés de Montgomery vers le Nord
Les « fallschirmjager » du 3ème régiment, après un vol ayant failli tourner au désastre, furent largués eux aussi à quelques kilomètres au sud du pont, et également à effectifs réduits.
Les paras britanniques se retrouvèrent donc peu de temps après la prise de l’extrémité Nord du pont face à un nouveau problème, autrement plus difficile celui-là.
S’enchaîna alors une succession d’échanges de tirs de mortiers, de mitrailleuses, d’obusiers, de violents combats d’infanterie, les anglais en nombre, les allemands bénéficiant du soutien des pièces de F.L.A.K. de 20mm et de 88 mm placées initialement sur les hauteurs dominant le pont pour le défendre.
En infériorité numérique et légèrement surclassés en combat d’infanterie (pas terribles les résultats aux D12 !…), la défense des hommes du « kampfgruppe » Stangenberg commença à se disjoindre.
Avec une bonne évaluation de la situation, le commandement britannique regroupa alors ses compagnies dispersées ou malmenées, et lança un assaut frontal sur le centre allemand, après en avoir neutralisé la plupart des éléments de soutien au canon ou au mortier.
Camouflés dans les bois et laissant les paras anglais venir à courte portée, les « fallschirmjager », pensaient bénéficier des couverts, de leurs dernières mitrailleuses et même de lance-flammes pour repousser l’attaque.
Ils n’eurent cependant pas le dernier mot, débordés par le nombre en combat au corps à corps contre un adversaire plein de mordant et lui-même en protection.
Les défenseurs volatilisés ou prisonniers, les deux extrémités du pont entre leurs mains, les redoutables paras britanniques, bien qu’épuisés et commençant à manquer de munitions, purent envoyer ce message au commandement de la 8ème armée :
« J+1, mission accomplie. Nous tenons le pont… »

*Authentique, les 13 et 14 juillet 1943.

9 avr. 2006

Lützen, 1813.

Le terrain était « ouvert », donc propice aux manœuvres, avec et un net avantage numérique pour les Russo-Prussiens.

Ceux-ci avaient comme idée de départ de fixer le centre des français et de profiter de leur nombre pour les attaquer aux ailes et réaliser un encerclement, au moins sur un côté.
Leurs adversaires, plus prudents, avaient choisi une attitude d’abord défensive, en gardant une ligne cohérente, des réserves disponibles et en tirant tous les avantages des éléments du décor.
La gauche alliée, russe en l’occurrence, disposait des meilleurs éléments, à savoir une brigade de cavalerie lourde avec ½ batterie d’artillerie, et 6 bataillons d’infanterie.
Dragons et cuirassiers, en pointe, à la vue de la ligne française en position pourtant soutenue par une batterie de 8 et bénéficiant de couverts, lançèrent l’attaque sans prendre le temps de se déployer, ni d’attendre l’appui de l’artillerie et le soutien de l’infanterie.
Le courage et l’impétuosité allaient-il pallier ce manque de coordination ?

Les dragons de Kiev, dans une charge furieuse, essuyant le tir à double mitraille de la batterie ainsi qu’un maigre feu de conscrits, firent un massacre de servants, d’équipages du train de combat, de chevaux d’attelage, et restèrent sur place, toujours sous un feu d’infanterie, le temps d’enclouer les pièces.
Malheureusement pour les Russes, ce succès ponctuel des dragons ne fut pas imité par les cuirassiers d’Astrakhan.
Chargeant en colonne contre des carrés d’infanterie de la jeune garde, leur échec fut complet, contraignant l’ensemble de la brigade de cavalerie au repli.
Les bataillons de Tchernigorsk, de Narva et du 11ème chasseurs, suivant à distance et en ordre trop serré, furent quelque peu ralentis par cette masse de cavaliers sans formation et en retraite, pendant que la ligne française restait presqu’intacte, ses canons en moins.

Sur la droite prussienne des alliés, cavalerie nationale et corps francs avaient toute la place pour manœuvrer et couvrir l’infanterie silésienne, avançant vers le centre gauche français, en l’occurrence un petit bois.
En fait, une « boite à pandore » farcie de voltigeurs, et de derrière laquelle apparurent des chevau-légers bavarois ainsi qu’une brigade de carabiniers français.
Faisant courageusement face, les cavaliers prussiens chargèrent les « lourds » français, mais il n’y eut point de miracle, et l’histoire de David contre Goliath ne se répéta pas.
Après un premier choc terrible, les volontaires prussiens tinrent tête un moment avant d’être dispersés et mis en fuite.

Les Bavarois quant à eux, soutenus par les voltigeurs français, dispersèrent un carré silésien tandis qu’un 2ème s’émietta sous les tirs du 6ème léger, pourtant en sous-effectifs.
Le dernier bataillon prussien, environné de toutes parts, repoussa une autre charge de carabiniers, menée précipitamment, et parvint à rejoindre ses lignes.
C’est à ce moment que s’avança le centre des français avec les 101ème , 22ème de ligne et 6ème léger, contre trois fragiles bataillons de landwehr et une batterie.
A ce stade de la partie, la droite prussienne des alliés n’existait plus et le centre, prussien également, en passe d’être submergé.

Il ne restait que la gauche, russe, devant suspendre son attaque et songer à une rapide retraite sous peine d’être coupée de ses arrières, protégée en cela par sa cavalerie.
Les 2/3 du corps de bataille allié pratiquement détruits ou en passe de l’être, en fuite, le reste contraint à un sévère repli, il est sûr que répéter ce type de victoire un certain nombre de fois et la campagne d’Allemagne 1813 eut été gagnée par les français !…