Le terrain était « ouvert », donc propice aux manœuvres, avec et un net avantage numérique pour les Russo-Prussiens.
Ceux-ci avaient comme idée de départ de fixer le centre des français et de profiter de leur nombre pour les attaquer aux ailes et réaliser un encerclement, au moins sur un côté.
Leurs adversaires, plus prudents, avaient choisi une attitude d’abord défensive, en gardant une ligne cohérente, des réserves disponibles et en tirant tous les avantages des éléments du décor.
La gauche alliée, russe en l’occurrence, disposait des meilleurs éléments, à savoir une brigade de cavalerie lourde avec ½ batterie d’artillerie, et 6 bataillons d’infanterie.
Dragons et cuirassiers, en pointe, à la vue de la ligne française en position pourtant soutenue par une batterie de 8 et bénéficiant de couverts, lançèrent l’attaque sans prendre le temps de se déployer, ni d’attendre l’appui de l’artillerie et le soutien de l’infanterie.
Le courage et l’impétuosité allaient-il pallier ce manque de coordination ?
Les dragons de Kiev, dans une charge furieuse, essuyant le tir à double mitraille de la batterie ainsi qu’un maigre feu de conscrits, firent un massacre de servants, d’équipages du train de combat, de chevaux d’attelage, et restèrent sur place, toujours sous un feu d’infanterie, le temps d’enclouer les pièces.
Malheureusement pour les Russes, ce succès ponctuel des dragons ne fut pas imité par les cuirassiers d’Astrakhan.
Chargeant en colonne contre des carrés d’infanterie de la jeune garde, leur échec fut complet, contraignant l’ensemble de la brigade de cavalerie au repli.
Les bataillons de Tchernigorsk, de Narva et du 11ème chasseurs, suivant à distance et en ordre trop serré, furent quelque peu ralentis par cette masse de cavaliers sans formation et en retraite, pendant que la ligne française restait presqu’intacte, ses canons en moins.
Sur la droite prussienne des alliés, cavalerie nationale et corps francs avaient toute la place pour manœuvrer et couvrir l’infanterie silésienne, avançant vers le centre gauche français, en l’occurrence un petit bois.
En fait, une « boite à pandore » farcie de voltigeurs, et de derrière laquelle apparurent des chevau-légers bavarois ainsi qu’une brigade de carabiniers français.
Faisant courageusement face, les cavaliers prussiens chargèrent les « lourds » français, mais il n’y eut point de miracle, et l’histoire de David contre Goliath ne se répéta pas.
Après un premier choc terrible, les volontaires prussiens tinrent tête un moment avant d’être dispersés et mis en fuite.
Les Bavarois quant à eux, soutenus par les voltigeurs français, dispersèrent un carré silésien tandis qu’un 2ème s’émietta sous les tirs du 6ème léger, pourtant en sous-effectifs.
Le dernier bataillon prussien, environné de toutes parts, repoussa une autre charge de carabiniers, menée précipitamment, et parvint à rejoindre ses lignes.
C’est à ce moment que s’avança le centre des français avec les 101ème , 22ème de ligne et 6ème léger, contre trois fragiles bataillons de landwehr et une batterie.
A ce stade de la partie, la droite prussienne des alliés n’existait plus et le centre, prussien également, en passe d’être submergé.
Il ne restait que la gauche, russe, devant suspendre son attaque et songer à une rapide retraite sous peine d’être coupée de ses arrières, protégée en cela par sa cavalerie.
Les 2/3 du corps de bataille allié pratiquement détruits ou en passe de l’être, en fuite, le reste contraint à un sévère repli, il est sûr que répéter ce type de victoire un certain nombre de fois et la campagne d’Allemagne 1813 eut été gagnée par les français !…
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