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18 mai 2012

Etat de Floride : Avril 1863 - Fiction


Par un épais brouillard, un nouvel engagement va commencer en ce matin du mois d'avril. Les Nordistes disposent de quatre brigades (composées de régiments d'infanterie et de sections d'artillerie) lorsqu'ils prennent connaissance du terrain étendu devant eux. A gauche se trouve une petite éminence coiffée d'un hameau, une position idéale pour scruter le bois devant et la plaine qui s'étend à perte de vue au centre. Un petit lac fait face, justement en ce centre, à une grande plaine qui va se perdre sur des champs de blé de haute taille en contrebas. Une route unique voit une croisée de chemins entourée d'une forêt à gauche et d'un hameau à droite. Celui-ci est entouré de barrières qui peuvent servir de protection à toute troupe qui investirait les lieux. Sur la droite, se trouve une autre éminence avec quelques maisons isolées les unes des autres et enfin, des forêts plus ou moins denses bordent l'extrême droite de ce terrain.

Les forces sudistes sont structurées aussi en quatre brigades. Une grosse brigade à cinq régiments, deux brigades classiques à quatre régiments et enfin une petite brigade à trois régiments.


Le brouillard aidant, chaque camp fait avancer le plus rapidement possible ses troupes afin de prendre possession du village entouré de barricades. Les éminences sont également recherchées. Des éclaireurs jouant le rôle de leurre partent dans plusieurs directions afin d'"attirer" l'ennemi en des points qui ne seront en fait pas exploités. Cette stratégie fonctionne des deux côtés. Les généraux de brigades croient voir débouler devant eux des forces considérables alors que leurs manœuvres sont déjà bien avancées.

Le choix avait été fait de commencer en déploiement caché avec en plus deux leurres possibles, cela pour amener un peu de suspense dès le départ.
Challenge réussi car le positionnement des marquages de troupes donna quelques doutes aux deux camps.


Premier tour
Le soleil se lève et l'écran de brume finit par se dissiper. Les Nordistes ont avancé une grosse brigade de quatre régiments d'infanterie soutenus par de l'artillerie sur la route principale. Cette troupe importante tombe nez à nez avec les premiers éléments confédérés qui parviennent à prendre possession du hameau entouré de barricades. Un déploiement magnifiquement exécuté par les hommes du général "Nico" qui fait mettre ses troupes en lignes afin d'effectuer un premier feu meurtrier sur les soldats rebelles qui viennent d'investir les maisons et le carrefour routier.
En soutien, la brigade du général "JA" suit de près l'avancée des troupes.
Au centre du dispositif, la brigade tenue par le colonel "ANJA" (Adrien, Nico et JA), a reçu l'ordre de sécuriser le centre et d'enfoncer toute force ennemie se présentant dans la plaine.
Enfin, à gauche, le général "Adrien" déploie sa brigade sur les hauteurs et prend possession du hameau avec facilité.

Côté sudiste, la révélation des troupes à soulagé et conforté le plan établi :
- Prendre position le plus rapidement possible sur les éléments au centre de la table et de les défendre le plus âprement possible grâce aux deux brigades de quatre régiments. "Franck" à gauche dans le hameau et les bois et "julien"  à droite dans les champs et le bois en contrebas de la colline.
- La brigade réduite (des "bleus") doit prendre position sur le petit promontoire à gauche avec pour mission de tenir en respect les troupes arrivant de ce côté. Si aucune menace, dans ce cas, cette brigade devra appuyer le centre en abandonnant cette position.
- Les Rebelles ont fait le pari que la bataille se jouerait sur leur flanc droit avec la superbe colline qui tendait les bras aux Nordistes. Ils envoient donc leur plus grosse brigade la contourner par la droite pour ensuite se rabattre.
Alors quand ils virent que les Nordistes se concentraient sur le centre, il y a eu à la fois deux sentiments, le contournement par la droite allait pouvoir être exploité positivement mais le centre tiendrait-il ?




Deuxième tour
L'affaire devient sérieuse, à droite, le mouvement des régiments confédérés vers le bois permet à l'artillerie positionnée sur la route de commencer un feu d'enfer. De nombreux braves yankees tombent, hachés menu par les obus et la mitraille. La réplique est immédiate.
La brigade de réserve se déploie comme elle l'avait prévue et soutient le dispositif. Son artillerie, déjà déployée donne mais en vain. Il faut ré atteler et avancer pour avoir un meilleur impact sur l'ennemi.
Au centre, il est temps de changer de formation. Les quatre régiments se mettent en ligne (deux devant et deux derrière) et à gauche, la section d'artillerie se place sur le début de la hauteur pour commencer à pilonner l'ennemi.
Le changement de formation des nordistes permet aux rebelles de prendre les éléments centraux avant eux mais cela annonçait un déferlement de troupes yankee !
Sur la gauche, dominant le champ de bataille, le général "Adrien" contemple la masse d'infanterie rebelle qui a contourné les forêts en contrebas et qui opère un vaste mouvement d'encerclement.
Il sait qu'il a à faire au général sudiste "Jéjé" dit le renard, et son surnom n'est pas usurpé. Doit-on envoyer une estafette afin de déporter un ou deux régiments supplémentaires à la rescousse? Attendons, d'abord, se déployer correctement, ensuite, nous appellerons les camarades du centre à l'aide si besoin se dit "Adrien".











Troisième tour
C'est un carnage! A la droite du champ de bataille, on assiste à un duel de mousqueterie féroce. Personne ne veut "lâcher" et les hommes de "Nico" se battent comme des lions. Les rebelles se réfugient dans le hameau et leurs derniers renforts commencent à déferler de l'arrière.
Une batterie d'artillerie vient même se poster sur la hauteur. Les Nordistes tiennent bon et chacun se rend coup pour coup.
Toutes les troupes sudistes sont enfin en position favorable, mais il devient évident que rien ne viendrait sur leur gauche. Comme prévu, la brigade de bleus va pouvoir commencer son mouvement de soutien vers le centre.
La brigade de soutien de "JA" joue son rôle et a avancé presque jusqu'aux bois où se sont déployés les rebs. L'artillerie a considérablement avancé et se met en place pour "arroser" les régiments qui commencent à sortir des champs de blé.
A cette vision, le général "ANJA" ordonne à la brigade du centre de charger les régiments ennemis qui sortent des champs de blé. Elle doit emporter tout le centre des Sudistes. Une décision courageuse. Un soutien d'artillerie, à droite et à gauche, permet à plus d'un millier d'hommes de se lancer en hurlant vers l'ennemi.
Tambours battant, clairons, fifres et drapeaux claquant au vent, les combattants s'élancent comme un seul homme. Les Confédérés arrivent à conserver leur sang froid et lorsque les Yankees arrivent à quelques mètres, un feu meurtrier s'abat sur eux.
"Julien" réussi son test et accueille les Nordistes à "bout portant" ce qui lui permet de faire pas mal de ravage dans leurs rangs. Un socle de perdu qui allait avoir son importance pour la suite de la charge.
A brûle pourpoint, les hommes se fusillent et s'embrochent à la baïonnette. C'est l'apocalypse. Le régiment confédéré de gauche craque et reflue vers l'arrière, tout en restant en bon ordre.
Les rebelles peuvent souffler, un seul point d'écart sur le résultat. C'est le socle perdu juste avant qui a fait toute la différence. A droite c'est le contraire, les Nordistes sont hachés sur place et l'élan de la charge est stoppé net par la bravoure et la détermination des rebelles. La panique gagne les rangs et les survivants du carnage refluent en emportant avec eux, dans la retraite, le régiment de soutien qui suivait.
Heureusement, du côté du général "Adrien", la colline est totalement investie. Il ne reste plus qu'à se mettre en formation de combat. La seule bonne nouvelle pour les Nordistes lors de ce tour ! Mais "jéjé" arrive en position.










Quatrième tour
Du côté droit, les échanges de feux d'infanterie et d'artillerie se poursuivent. La situation stagne.
Le général "JA" est toujours en soutien du général "Nico" en ce qui concerne l'infanterie. L'artillerie continue de "donner" et le régiment confédéré qui subit son feu doit à plusieurs reprises tester son moral afin de ne pas se débander. Chaque perte due à l'artillerie oblige à faire un test. Mais heureusement pour le confédéré, il s'agit de vétérans et l'officier n'était pas loin.
Au centre, le reflux s'est transformé en retraite. Les fuyards n'entendent même pas le général en chef et ses estafettes qui les exhortent à se reformer. Les restes de ces deux régiments ne seront pas ralliés et iront se perdre du côté du lac.
Enfin, du côté du général "Adrien", le changement de formation est opéré. Les Confédérés progressent et enveloppent la colline. Une première déflagration meurtrière laisse sur le terrain de valeureux soldats nordistes. Certains, pas encore déployés, subissent ces tirs qui les désorientent totalement.
Heureusement, la réplique est immédiate. Sur l'ensemble de la colline, l'artillerie et l'infanterie de l'Union répondent par une grêle de plomb. Beaucoup de rebs sont fauchés comme blés au printemps. Le général "Adrien", au sens combatif exacerbé, a placé dans la bourgade une unité de valeur qui, bien abritée, inflige de gros dégâts à ceux d'en face. Bien que correctement déployées, ces troupes n’en sont pas moins en sous-nombre avec quatre régiments faisant face à sept régiments rebelles ! Combien de temps allaient-elles tenir ?














Cinquième tour
Pour le général "Nico", le duel se poursuit. Les rebs sont parvenus à se déployer en ligne sur le terrain jalonné de barrières et de morts. Les pertes des deux côtés se poursuivent.
Pour le général "JA", le régiment de tête, les Hawkins zouaves de New York, prennent en enfilade les troupes sudistes qui sortent des bois en face et à droite. Les régiments de soutien sont derrière, en parfait ordre de bataille.
L'artillerie poursuit son œuvre mais sans grand succès. Peu de pertes et un moral d'acier des sudistes les laissent présents sur le terrain.
Les échanges de feu commencent à vraiment réduire les régiments des deux côtés !
Au centre, le feu des régiments, après la charge se fait de plus en plus meurtrier de part et d'autre. Personne ne veut "lâcher" et les Yankees se dirigent maintenant vers le régiment affaibli qui se trouve sur leur droite.
L’artillerie en soutien proche donne néanmoins l'avantage aux Confédérés sur cette partie de la table. « Ce ne semble plus être qu'une question de temps » se disent-ils.
Du côté du général "Adrien", les pertes sont effroyables des deux côtés. L'artillerie tire presque à bout portant et fait un carnage. Le duel d'infanterie est extrêmement violent et meurtrier. Chacun tient sa position, difficilement, mais elle est tenue.













Sixième tour
Pour les généraux "Nico" et "JA", s'en est trop, la bourgade tenue depuis si longtemps par les rebs doit être enlevée. Avec un sang froid et une dynamique dignes des meilleures compagnies d'élite, l'ordre de charger est donné.
Les rebs se recroquevillent en voyant se développer une grosse tentative de remporter la victoire sur le fil grâce à une charge massive.
Les deux brigades complètes, tambours battant et baïonnettes au canon, se ruent sur l'ennemi. L'impulsion des officiers généraux qui participent à l'action va payer et sera déterminante. Les hommes escaladent les barrières en hurlant comme des diables. Ils finissent par prendre possession de la bourgade au prix d'une lutte acharnée. Mission accomplie pour les Nordistes !

Le confédéré recule mais les unités interpénétrées passent toutes leur test de cohésion et restent stoïquement derrière les barrières à tenir la position. Rien n’est perdu si le centre continue à tenir.
La brigade nordiste du général "JA", en chargeant, a subi un feu d'enfer et n'est pas parvenue à enfoncer les troupes confédérés qui se tenaient à l'orée du bois. Cette partie de la charge échoue avec un point d'écart et donc oblige "JA" à faire reculer ses troupes !
Les rebelles tiennent encore le bois.
Au centre, le ralliement des troupes yankee débandées est impossible. Seule l'artillerie, bien positionnée poursuit son pilonnage.
Il n'y a plus grand chose en face de "julien" ce qui lui permet de réorienter ces troupes.
Le général "Adrien" parvient à tenir au prix d'énormes sacrifices. Les lignes craquent et reculent mais ne cèdent pas. Les pertes de ses artilleurs dans les bois clairs sont effroyables. De ce côté, c'est la débandade et les survivants finissent par s'enfuir.














Conclusion
On peut dire qu'il y a un léger avantage pour les Sudistes au terme de ce combat épique. En effet, le terrain est aux mains des Yankees sur la droite seulement au niveau de la bourgade barricadée tandis que la brigade de soutien n'est pas parvenue à chasser les rebs des bois.
Au centre, la fuite de deux régiments et le recul des deux autres ne laissent rien présager de bon.
A gauche, la colline est tenue mais au prix de si lourdes pertes et sans artillerie, combien de temps va-t-elle tenir (un nouveau Camerone). Bref, les pertes sont considérables de part et d'autre et les rebs sont éreintés. Les belligérants étant épuisés la poursuite de cette bataille n'est pas pensable.