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19 mai 2011

Deux ponts trop près : 1984 - fiction

Rapport de situation au premier jour des hostilités.
Secteur de Fulda, arrondissement de Schwalm-Eder, land de la Hesse. Sud-ouest de Cassel.


Aux premières lueurs de  l'aube, les unités soviétiques de premier échelon appartenant à la 8e Armée de la garde ont commencé à pousser à l’intérieur du territoire de la RFA sans rencontrer d’opposition.
Si les forces de l’OTAN se sont positionnées face aux principales voies d’accès, elles n’ont en revanche pas cherché à initier de contact, attendant d’avoir une vision plus clair du déploiement ennemi.


En fin de matinée, le 117e régiment de fusiliers motorisés (39e division Barvenkovskaya) qui débouchait du massif boisé de la Thüringer Wald s'est heurté a des éléments du 11th Armored Cavalry Regiment (Blackhorse Regiment) aux abords de la localité de Melsungen.
Les unités US, sèchement délogées de leurs positions, ont néanmoins réussi à se désengager sans trop de peine vers le nord-ouest grâce aux interventions répétées de l'US Air Force et des hélicoptères Apache.


Leur mission à présent est de tenter de constituer une deuxième ligne de défense sur le cours supérieur de l'Eder à proximité de la localité d'Edermünde. La nature hâtive de la manœuvre rendu plus complexe encore par la poursuite des unités soviétiques d’avant-garde explique une certaine désorganisation et de fait, toutes les unités US n'ont pas pu à l'heure présente, gagner la rive ouest de la rivière.


De leur côté, les russes ont rencontré quelques difficultés dues aussi bien aux embouteillages provoqués par les conséquences des combats aux alentours de Melsungen qu'au harcèlement continuel de l'aviation de l'OTAN.


Prenant le relais du 117e régiment de fusiliers motorisés, le 120e monte en ligne à son tour en direction d'Edermünde.
L’objectif du régiment est la prise des ponts d’Edermünde ainsi que celle de l’autoroute stratégique A7 reliant Kassel à Würstburg.

Le terrain
La vallée de l’Eder constitue le dernier obstacle au débouché du massif de Thuringe. A l’ouest, au fur et à mesure que le relief s’aplanit, s’ouvre le corridor qui, de Alsfeld à Giessen, conduit droit à Francfort et au Rhin.  Une fois la rivière franchie, ils se trouveront donc à même de déboucher en plaine, terrain idéal pour leurs unités blindés.
  

Le paysage des environs d’Edermünde présente un relief vallonné aux collines boisées. Les champs sont entrecoupés de nombreuses haies qui offrent autant de positions défensives.


L’habitat (abris dur) y est peu dense et assez régulièrement espacé.
Les bois (abris léger) sont traversés de nombreuses laies forestières qui les rendent accessibles aux passages des unités motorisées.


Ordres de bataille et placements
 Les joueurs US disposent de 2 escadrons de cavalerie (composés chacun de 4 Troops d’infanterie mécanisée montées sur des Bradley + 1 Tank Company à 4 Abrams 105mm + 1 support antichar M901 + 1 mortier autotracté de 4.2" M106).

Ces unités sont en pleine retraite et talonnées par les soviétiques. Pour traduire cette situation, le commandant américain se voit contraint à scinder ses troupes de part et d’autre de la rivière Eder (une moitié sur la rive est, l’autre à l’ouest). 


Afin d’accentuer encore l’inconfort de sa situation, il ne sait pas par quel bord de table vont surgir les soviétiques (à ce stade, les points cardinaux ne sont pas représentés sur la table).

L’objectif US est de tenir les ponts d’Edermünde suffisamment longtemps pour permettre aux unités d’arrière garde de gagner la rive ouest puis d’en interdire l’accès aux russes.


Le soutien est quand même conséquent, puisque le camp américain peut compter sur l’appui d’un bataillon d’artillerie (3 batteries automoteurs de 155mm M109), d’une compagnie d’hélicoptères Apache et du redoutable concours des A10 Warthog.


 Pour finir, les défenseurs disposeront d’un escadron de renfort (en sous effectif puisque le pont aérien n’a pas permis encore de fournir en personnel toutes les unités prépositionnées en RFA).

Les joueurs soviétiques disposent quant à eux du 120e régiment de Fusiliers motorisés de la garde (3 bataillons d’infanterie équipés de BMP2 appuyé chacun par 2 batteries d’artillerie de 122mm autotractée + 1 bataillon de tanks T80).
Outre ces unités, la division a détaché son bataillon indépendant de chars T80, 2 bataillons d’artillerie lourde (SAU152mm et lance-roquettes BM21), 1 bataillon de reconnaissance (BRM), 1 compagnie d’hélicoptères Hind, 1 compagnie de pontonniers.


Comme annoncé, le commandement soviétique a le loisir de choisir le bord de table par lequel il rentrera au vu du placement US. A ceci près que l’américain bénéficie d’un déploiement caché : la présence d’une unité est représentée en début de partie par un pion générique en carton. Pour chaque pion correspondant à une section réelle, le joueur US dispose d’un pion leurre (les ? sur la carte).

Dispositif US et bord d’entrée des soviétiques.

Une fois déterminé le bord de table par lequel les russes rentreront, l’axe routier situé sur la rive opposée devient l’Autobahn 7 (objectif principal soviétique), celui situé à l’est représente la Bundesstraße 253.


Tour 1
L’OTAN, cette fois encore, possède la suprématie aérienne. Pour la Frontovaya Aviatsiya (ou aviation du front, chargée d'appuyer les unités terrestres de l’armée rouge), la seule solution consiste à saturer le ciel de ses Soukhoï Su-25 en espérant déborder la chasse adverse. Sur les trois escadrilles qui composent la vague du premier tour de jeu, une est interceptée, les deux autres arrivent vaille que vaille sur zone.

La première frappe aérienne touche la bordure est de l’agglomération d’Edermünde, révélant au passage deux Troops d’infanterie mécanisée qui s’en sortent sans casse.


La deuxième permet de dévoiler deux autres unités  embusquées sur le sommet du massif boisé au nord ouest d’Hesslach, détruisant au passage un socle de Bradley.


Lancés à toute vitesse, les T80 russes du bataillon indépendant dépassent le village d’Hesslach.  Leur mission consiste à dégager la voie aux fusiliers motorisés le long de la Landstraße 3222 jusqu’à Edermünde.


Alors que les premiers blindés soviétiques abordent le carrefour B253-L3222, ils sont accueillis par une salve de missiles TOW lancés par les défenseurs d’Edermünde. 


La tête de colonne tente avec succès une manœuvre d’évitement et s’abrite à couvert du bois qui borde la route.
Le joueur US profite de cet intermède pour reculer ses Bradley à couvert à l’intérieur du village. L’artillerie américaine  couvre également la manœuvre de repli en plaçant un tir de barrage sur le carrefour. 


Tour 2

Au deuxième tour, le plan soviétique commence à se dessiner :


Au centre, suivant la progression du bataillon blindé divisionnaire vers Edermünde, le 2e bataillon de fusiliers motorisés devra s’emparer du pont et de l’agglomération.

Sur sa gauche, le bataillon blindé régimentaire  appuiera de ses feux l’attaque sur Edermünde et ouvrira la voie au 1er bataillon de fusiliers motorisés qui devra s’emparer du deuxième pont ou sinon traverser l’Eder plus au sud (ses véhicules sont amphibies).

Sur l’aile droite, le 3e bataillon de fusiliers motorisés cherchera également une possibilité de passage au nord.


La deuxième vague de frappes aériennes russes est décevante : beaucoup d’interceptions et les rares coups au but ne retournent que des leurres.

Les BRM de reconnaissance se chargent également de dissiper les doutes concernant le dispositif US.


Au sud, le bataillon blindé régimentaire progresse rapidement le long de la L3426 pour venir couronner la ligne de crête du massif qui surplombe à l’est les rives de l’Eder.


Plus en arrière, le 1er bataillon de FM suit l’avance des blindés en colonne de route.


Au centre, les unités de reconnaissance BRM dépassent les T80 pour sonder les abords d’Edermünde. Un Abrams tapis derrière une haie décourage vite les intrus en pulvérisant la section de tête. Pour les russes, les affaires sérieuses commencent, d’autant qu’une seconde section de reconnaissance démasque rapidement un autre socle de blindés US.


Prévenus, les tanks soviétiques préfèrent se regrouper pour coordonner leur attaque contre cette nouvelle menace.


Plus en arrière, le 2e bataillon de FM serre derrière les T80, prêt à fondre sur les ponts une fois la voie ouverte.


Au nord, le 3e bataillon de FM engage l’ascension du massif boisé qui lui fait face. La compagnie de gauche s’apprête à lancer l’assaut sur l’infanterie US dévoilée par l’aviation.



Se voyant menacé par un ennemi supérieur, l’américain juge préférable de se replier en direction des berges de l’Eder. Profitant d’un temps mort de la part des soviétiques (le 3e bataillon a avancé trop rapidement et dois attendre d’être rallié par son commandement), l’infanterie US décroche ver le versant ouest de la colline (à pied pour les GI’s privés de Bradley). Malheureusement pour le second Troops, la manœuvre n’a pas échappé à la vigilance des tankistes russes qui, de l’autre bout de la table, font un carton sur les transports de troupes.

Au même moment, les renforts US tant attendus rentrent sur la table par le nord.
Immédiatement, ils reçoivent l’ordre d’occuper la lisière ouest d’un massif boisé situé sur le flanc gauche du dispositif américain.


Arrivés sur zone, les premiers Abrams s’offrent au passage un BRM de reconnaissance qui tentait de se frayer un chemin vers les berges de l’Eder.


Placée face au 3e bataillon de FM soviétique, la présence menaçante de l’escadron US bloque ainsi toute chance de progression du bataillon russe qui restera l’arme au pied sur le flanc est de sa colline en attendant l’appui des blindés. C’est en tout cas une garantie de survie pour les piétons US maintenant isolés de l’autre coté de la ligne de crête.



La phase américaine se termine par un violent tir de représailles sur les T80 utilisant des obus à sous munitions de 155mm, sans grands résultats. Ce faisant, deux batteries de M109 sont localisées par les soviétiques qui programment leurs tirs de contre-batterie pour le tour suivant.



Tour 3
La troisième vague de frappes aériennes russes rencontre aussi peu de succès que la précédente.

Lancés en avant, les BRM de reconnaissance prennent en flagrant délit de fuite une batterie de mortiers M106 vite annihilée par les 20mm à tir rapide.


Plus au sud, d’autres blindés de reconnaissance parviennent même à entamer la traversée de l’Eder


Mais leur tentative est stoppée nette par la présence d’Abrams  qui se découvrent à leur tour sur la rive ouest.


Disposant maintenant d’une vision plus claire du dispositif US, le QG soviétique estime qu’il est maintenant temps d’engager tout ses moyens.


L’artillerie lourde entame méthodiquement ses premiers tirs de contre-batterie, sans grand effets pour le moment.



Débouchant de Hesslach par la L3222, les précieuses unités anti aériennes viennent à leur tour se déployer en couverture.

A tout hasard, on fait monter en ligne la compagnie de franchissement au cas où les ponts seraient détruits par les défenseurs.


Au sud, les T80 du bataillon régimentaire viennent prendre position en défilement de crête sur le flanc gauche alors que le 1er bataillon de FM, encore en colonne de route sur la L3426, débouche à peine du bois.


Au centre, les tanks russes regroupés se tiennent prêt à engager les Abrams repérés au nord d’Edermünde.
Sur leur gauche, le 2e bataillon de FM se prépare à bondir à l’assaut du bourg et du pont.


Ces préparatifs ne sont pas passés inaperçus aux yeux des américains qui décident eux aussi de faire donner toute leur puissance de feu. Le colonel US cible en priorité le bataillon de tanks russes en défilement de crête face à son flanc droit, qu’il estime à juste titre être le plus dégarni.

Immédiatement, une batterie de lance missiles antichar M901 positionnée sur la rive ouest ouvre le feu sans toutefois faire mouche.


L’artillerie US se déchaîne ensuite à grands coup de « cluster » (obus antichar à sous munitions) sur les blindés soviétiques.


Puis les hélicoptères Apache entrent à leur tour en action, bien que gênés par une couverture AA conséquente. Les terribles A10 viennent enfin prélever eux aussi leur tribut.


 Les T80 encaissent durement : deux sections pulvérisées, trois autres gravement désorganisées.


Tour 4
Ayant épuisé toutes leurs capacités de frappes aériennes à partir de ce tour, les russes peuvent néanmoins compter sur l’appui de leur blindés ainsi que sur leur redoutable artillerie maintenant en place.

Les soviétiques récidivent donc leur tirs de contre-batterie et trouvent enfin leur cible (les M109 autotractés changent constamment de place après avoir frappé et sont donc difficiles à contrer). Une des trois batteries US est broyée par le pilonnage chanceux des SAU152.

Au centre, les T80 du bataillon divisionnaire sortent du bois et engagent les Abrams au nord d’Edermünde (tirs en mouvement avec stabilisateurs).


Sur le gauche, le 2e bataillon de FM s’élance à l’assaut du bourg après une copieuse préparation d’artillerie fournie par ses SAU122 et sa batterie de mortier de 120mm.


Côté américain, seule une batterie de M901 appartenant à l’unité de renfort peut tenter de répliquer. Bien qu’à l’extrême limite de portée sur une cible mobile, les missiles TOW parviennent à détruire une section de BMP2.

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les deux sections survivantes de la compagnie de tête pénètrent dans Edermünde et débarquent leur infanterie.


Après un rapide mais violent corps à corps, les fusiliers russes éliminent une section d’infanterie US et s’emparent de la moitié sud du bourg.


De leur côté, les T80 viennent à bout d’une section d’Abrams pour finir en bout de cours sous la menace directe d’une compagnie entière de blindés US, non repérée….


A bout portant, les tank US cueillent littéralement les T80 russes et leur occasionnent des pertes sévères.

La phase US suivante est beaucoup moins convaincante : ni l’artillerie, ni les Apaches, ni même le soutien des A10 ne parviennent à être obtenus. Les Abrams ayant tirés en tir d’opportunité durant la phase soviétique ne peuvent, eux non plus, fournir un seul tir efficace.

Tour 5
Au centre, décidant de pousser leur chance (phase d’initiative), les russes tentent de déborder la position US.
Longeant la lisière nord d’Edermünde, une compagnie de T80 parvient à se glisser sur le flanc des blindés US et même à capturer leur chef d’escadron. 


Du village, l’infanterie mécanisée US parvient tout de même à détruire une des unités blindées.


Pendant ce temps là, au sud, le 1er bataillon de FM s’élance lui aussi à l’assaut du deuxième pont, précédé du tir de tout les soutiens dont il dispose contre les habitations de la rive ouest.


Au début de sa phase, l’américain est placé devant un dilemme : faut-il utiliser l’aviation pour détruire les ponts ou frapper les vagues d’assaut ennemies ? Dans le premier cas, cela voudrait dire que toutes les unités blindées US encore situées sur la rive est seraient abandonnées à leur sort, sans possibilité de repli et sur le point d’être submergées.
De toute façon, les dés se chargent de décider : pas de soutien aérien ce tour ci…


Restent néanmoins les Apaches qui parviennent à déjouer la couverture AA soviétique et se glisser à portée de tir des T80 en train de submerger la position US au nord d’Edermünde.

Le feu concentré des deux unités d’hélicoptères d’attaque parvient à détruire trois unités de tanks russes, trois autres sont lourdement endommagées.


Pris au dépourvu et essayant d’esquiver les missiles AT, le bataillon de chars russes est maintenant tout entier à la merci d’un tir heureux des Abrams….mais la poisse de mauvais jets de dés ne permet pas à ces derniers de transformer l’essai.

Tour 6
Dans Edermünde, les fusiliers motorisés poursuivent leur assaut et submergent au corps à corps la deuxième section américaine.


Poursuivant dans leur élan, les fantassins soviétiques s’emparent de l’extrémité est du pont.


Une unité de reconnaissance pousse immédiatement sur la rive opposée avant d’être interceptée par les défenseurs.


Pendant ce temps, l’artillerie soviétique continue le matraquage méthodique de la ligne de défense américaine. Un tir précis des 152mm vient frapper le 3e escadron US de renfort, lui occasionnant la perte d’une batterie de M901.


Supérieurement blindés, les Abrams encaissent sans trop broncher.


Même punition concernant la compagnie US située sur la rive est. Même si les salves de roquettes ne parviennent pas à entamer le blindage composite des Abrams, un coup heureux met hors de combat l’unité de commandement (pour la deuxième fois au cours de la partie).


Non satisfait du résultat, le QG russe réclame et obtient l’intervention des hélicoptères d’attaque. Après avoir échappée aux radars américains, une formation de Hind parvient à gagner la ligne de front.


Les feux conjugués des ses canons gatling, de ses roquettes et des ses missiles Spiral réussissent à achever les Abrams US.

Au sud, les T80 du bataillon régimentaire engagent les blindés US pour permettre aux BMP2 du 1er bataillon de s’emparer opportunément du deuxième pont sur l’Eder.


Sans rencontrer de résistance, les fusiliers motorisés s’infiltrent en masse sur la rive ouest, profitant  du couvert offert par les habitations.


En début de soirée, les soviétiques sont parvenus à établir une solide tête de pont sur l'Eder en profitant des ponts laissés miraculeusement intacts.


De leur côté, les américains tiennent encore l'autoroute, mais du bout des ongles.
Le renfort d’une brigade blindée est déjà en route pour lancer la contre-attaque.