Bienvenue sur le blog du Shakko, groupement de joueurs au sein de l'association Rennaissance & Culture
(Sainte Geneviève des Bois dans l'Essonne). Le club, avec 35 ans d'existence , joue "HISTORIQUE" (du Moyen-âge à nos jours) et "FANTASTIQUE" ( Warhammer 40000, Warhammer Battle , Seigneur des anneaux ...) tous les samedis après-midi
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4 déc. 2011

Opération "Texas Star". Près de la Base feu Ripcord

Août 1970 : la compagnie Echo, 2e bataillon (Currahees), 506e d’infanterie (101st Airborne) est engagée dans une vaste opération aéroportée visant à pénétrer une vallée perdue dans la jungle non loin de la frontière laotienne. L’Etat major à Saïgon soupçonne la présence d’un important QG ANV (en fait celui de la division 324B de l'Armée du Nord-Viêt-Nam) enfoui au cœur de ce sanctuaire ennemi.




Note d'ambiance :
La colonne avançait lentement, prudemment. Le seul bruit qu’entendaient la plupart des hommes était celui de leur propre respiration. Parfois, une branche, une feuille de palmier frôlant le casque ou le treillis les obligeait à se faire encore plus légers sous les sacs pesants.


Soudain : Phaffft ! Une fois, deux fois, puis trois, puis quatre. A présent, presque toute la colonne l’entendait. Un son bizarre : Phaffft !

Ce n’était pas un bruit à proprement parler, plutôt une sensation dans les oreilles, à la manière d’une onde de choc. C’était le son d’un obus de mortier quittant son tube, quelque part dans la jungle. Phaffft ! Sept, huit. L’homme de pointe avait bondi sur le côté de la piste avant le deuxième tir. Tout au long de la colonne, les anciens rampaient déjà en griffant le sol à la recherche d’un abri.

Le premier obus explosa au ras du défilé, le deuxième vingt mètres plus haut sur le flanc de la colline, le troisième encore vingt mètres plus haut. L’ANV pilonnait méthodiquement en remontant vers le sommet.


Autour de la colonne, les éclats, les pierres et la boue frappaient la végétation, cassant les branchages, coupant les feuilles et les lianes. Soudain, tout fut silencieux

« Tout le monde reste à terre », chuchota le lieutenant. « A terre et à droite de la piste. » Puis la voix de l’opérateur radio : « Quiet Rover Four de Lobo Niner… » Suivie du grésillement du combiné…

Quelques minutes après le dernier tir de mortier sur la position d’Echo, des Cobra ARA (hélicoptères d’appui feu) firent leur apparition dans le ciel. La première roquette frappa un objectif sur la colline voisine.


Les Cobra effectuèrent une série de piqués en lâchant deux roquettes à chaque passage, puis ouvrirent le feu avec leurs Miniguns, des mitrailleuses électriques Gatling à la cadence de tir tellement rapide que le son évoquait une tronçonneuse géante. Pour les hommes d’Echo, c’était comme de la musique.

Regroupés autours de la radio, les GI’s écoutèrent la conversation qu’échangeaient entre eux les pilotes d’hélicos.
" Ils essaient de faire sauter le couvercle, annonça l’opérateur. Ils pensent avoir aperçu quelque chose. Ils ont repéré le mortier… Ils ont repéré le nid…
_ Super, le tube ou seulement le nid ?
_ Attends… Ils voient du mouvement en bas. Charlie s’est enterré et il a des bunkers.
_ Bon, annonça le lieutenant, c’est à nous de jouer."


Tour 1 :
Echo entame son déploiement. A mesure que chaque chef de section arrive à la hauteur du capitaine, ce dernier lui indique sa position : la première passe sur le flanc gauche tandis que la troisième glisse vers la droite.



Une fois les cinquante deux hommes en place, le capitaine ordonna à la deuxième section de rester en arrière et de se déployer en couverture afin de couvrir une éventuelle retraite.

Une pause s’ensuivit histoire d’attendre le LOH (hélicoptère léger d’observation) qui devait éclairer le terrain et réclamer si nécessaire l’intervention des Cobra (la fameuse Pink Team)


Tour 2 :
Le premier bond doit conduire la ligne d’assaut au fond du défilé, une zone humide couverte d’herbe à éléphant et farcie de sangsues, pour ensuite gravir la colline où l’on suspecte la présence ennemie.


Le capitaine est un homme prudent et précise bien ses consignes : « Je veux arriver à ces bunkers sans être repéré. Et sans bruit. On ne nous demande pas de les prendre tout de suite. Allons-y en douceur, tâtons le terrain et procédons avec prudence. On a le temps, pas besoin de se précipiter, et on peut toujours se replier. »


Une fois le bourdonnement rassurant du LOH localisé à la verticale du dispositif, la progression reprend. Lentement, prudemment, avec méthode : une équipe couvrant l’autre.


Tour 3 :
Les hommes d’Echo sont  des vétérans : l’avance se fait pas à pas en scrutant la végétation de chaque côté, devant soi en même temps que le sol sous ses pieds.



Tour 4 :
Rapidement, les premiers signes révélateurs d’une présence ennemie sont repérés : le sol durci d’une piste parcourue par les empreintes de pneus de bicyclettes, un « piège à con » démasqué au dernier moment et facilement désamorcé.




Tour 5
Au dessus de la canopée, le LOH ne reste pas inactif. Furetant ici et là, sont rôle est d’attirer le feu sur lui pour forcer l’ennemi à se démasquer.



Par deux fois, des tireurs isolés nichés dans des trous d’homme à flanc de colline se laissent appâter.
Alors que le LOH dégage rapidement, le Cobra qui l’accompagne un peu en retrait fond immédiatement sur sa proie.


La ligne US arrive maintenant au creux du défilé. Les sections progressent à travers un fouillis d’herbes, de broussailles et de bambous.


Tour 6 :
A l’extrême gauche du dispositif, une équipe feu de la première section émerge de la végétation à moins de trente mètres d’un bunker ANV non repéré abritant une mitrailleuse SG.43…


Décrochant son téléphone de campagne, l’officier nord-vietnamien demande aussitôt une frappe de mortiers.

Pour la seconde fois de la journée, les hommes d’Echo entendent le bruit caractéristique des obus de mortier quittant leur tube. La salve de 60mm s’abat sur le groupe de tête, frappant également le PC de compagnie situé immédiatement derrière. Résultat : un mort (l’éclaireur Kit Carson rattaché au PC), un blessé grave et deux blessés légers tout de suite pris en charge par les infirmiers.


Profitant de la confusion, les Bo-Doïs ouvrent le feu à courte portée, mais échouent coup sur coup leur embuscade et leur réaction.


Les GI’s ne ratent pas cette occasion inespérée, plongeant dans les fourrés, ils défouraillent dans la direction des éclairs avant que leurs oreilles n’aient enregistré le bruit. Le feu roulant des M16 et des lances grenades couvre celui de la SG.43 et arrive à clouer les défenseurs.


Tour 7 :
La position ANV est définitivement réduite par l’arrivée inopinée d’un cobra qui, par miracle, n’occasionne aucun friendly fire.

Les blessés peuvent maintenant être évacués ver l’arrière où une Evasan est programmée.



Tour 8 :
Au centre, la troisième section poursuit son avance. Encouragés par la relative facilité avec laquelle leurs collègues ont liquidé le premier bunker, les hommes de l’équipe M60 du 2e groupe prennent de l’assurance et poussent une reco sur les pentes de la colline.


Ils sont vivement rappelés à l’ordre par leur lieutenant, mais trop tard.
Une courte rafale d’AK47 fauche les imprudents. Blessés et isolés, ils doivent être secourus par leurs camarades. C’est justement ce qu’attendent les Bo-Doïs.


Un groupe de la première section se trouvant à proximité essaye de progresser vers le lieu de l’embuscade pour prendre à revers le deuxième bunker, mais tombe à son tour dans une embuscade qu’il évite de justesse.


Jugeant la situation bloquée, le capitaine d’Echo appelle une frappe d’artillerie sur les deux bunkers ANV.


Tour 9 :
Après avoir fait évacuer la zone, les 105 de la base feu Ripcord pilonnent copieusement le complexe ennemi, scellant sans le savoir le sort des trois infortunés Boys restés dans le secteur.


La progression US est momentanément stoppée. Le PC du bataillon demande à l’aviation de traiter l’objectif.

Profitant de cette accalmie, les Bo-Doïs décident de décrocher tant qu'il est temps. Ils reviendront réoccuper la position à la première occasion.




24 nov. 2011

Opération Cobra : 26 juillet 1944

Frustrations et jalousies au sein de la 2ème armored division.
Depuis la campagne d'Afrique du Nord, la rivalité est à son comble entre trois commandants d'unités.
Deux « nordistes », certes camarades de promotion, mais farouchement hostiles l'un envers l'autre pour d'obscures raisons de favoritisme, et un texan, égal en grade aux deux précédents mais leur étant opposé pour raisons idéologiques et ne recevant en retour de leur part que du mépris.
La période d'attente depuis le 06 juin n'a rien arrangé, mais ça y est, la division est engagée pour de bon dans l'opération « Cobra », les trois se retrouvant dans le même secteur à gérer leur « task force ».
C'est pas un hasard, le chef du C.C.B. de la 2ème armored espérant bien que cette "émulation" sera profitable à son unité.
Le gagnant sera celui des trois qui glanera le plus de points, à moins que l'allemand, toujours présent sur la table malgré le bombardement aérien, ne tire son épingle du jeu ...


Zone de concentration surchargée de dizaines de véhicules de toute sorte, sécurisée par de nombreuses unités d'infanterie...
Ce 27 juillet, c'est en effet au tour des mécanisés de prendre part à l'opération « Cobra ».
Trois « task force », rivales entre elles en terme d'objectifs à atteindre, et donc de promotions et récompenses à obtenir.
Trois officiers : les majors Jessiouk, Christobal et Stevenson.






Du côté allemand, les maigres restes leur faisant face étaient commandés par le capitaine Geger de la Luftwaffe, officier d'état-major n'ayant que peu commandé sur le terrain, mais ayant du prendre les choses en main suite aux pertes dramatiques en officiers des 25 et 26 juillet.




La difficulté pour les américains était surtout d'éviter les embouteillages (historique), de manière à utiliser au mieux les capacités des fantassins, chars et automoteurs dans la réduction des dernières poches de résistance allemandes, tout en continuant à progresser.
L'opposition adverse se résumait à quelques sections d'infanterie soutenues par 2 ou 3 canons, un groupe d'artillerie en retraite, un atelier de réparation se retrouvant en première ligne pour n'avoir pas eu le temps ni les moyens d'évacuer à temps, et une faible compagnie para tenue en réserve.
Quelques éléments mécanisés étaient prévus en renforts.







L'offensive partit sans réelle préparation d'artillerie, le bombardement aérien ayant fait son œuvre d'après les reconnaissances.
Si au centre U.S. (major Christobal) les premières résistances allemandes en lisière de bois furent vite réduites, ce fut un peu plus difficile à droite, le major Jessiouk ayant affaire en milieu urbain à quelques groupes allemands retranchés dans des ruines d'un village et dans une église.







A gauche, le seul problème de départ fut la densité de véhicules sur la même route, la task force du major Stevenson s'étant vue renforcée d'un groupe de reconnaissance (M8) et un autre antichar (M10), diligentés par le chef du C.C.B., le colonel Julian.
Les choses devinrent ensuite plus ardues de ce côté avec des tirs de sniper et un champ de mines non décelé, causant pertes et ralentissements.
La situation fut débloquée par l'audace du groupe reconnaissance qui bouscula la défense adverse (Sniper et autres fantassins, Marder III et deux Wespe au tableau), prouvant ainsi l'efficacité des groupes légers sur Stuart ou M8 en phase d'exploitation, quand les défenses de première ligne sont rompues.







Au centre, l'avance U.S. fut bloquée par un Hummel, unique rescapé d'une batterie qui s' « offrit » un Sherman téméraire.
Celui-ci, utilisé à contre-emploi et étonné de son succès, replia devant une pression de plus en plus forte, jusqu'à ce qu'il succombe sous des tirs de 75, ouvrant ainsi définitivement la voie à la task force de Christobal.




Celle-ci, maintenant arrivée à hauteur des éléments de l'aile gauche, prit en tenaille les dernières défenses adverses, Marder III et fantassins en lisière de bois.




Sur la droite, une fois réduites les défense du village, et après avoir contourné les cratères et gravas dus aux bombes, la task force de Jessiouk fila droit devant elle jusqu'à capturer intact un précieux pont.


Les pertes s'accumulant et la pression U.S. devenant de plus en plus forte avec l'arrivée sans cesse de nouvelles unités, le commandement allemand débordé eut beaucoup de mal à organiser sa défense avec le peu de moyen restants et un système de transmission mis à mal par le bombardement.




Un Zug de 234/1 arrivé en renfort, mal informé de la progression U.S. déboucha en terrain découvert et fut détruit par une succession de tirs croisés, tandis que la compagnie de fallschirmjagers, mise en alerte tardivement, ne put intervenir dans les combats.






Au décompte final, il en ressort que bien qu'ayant pris des coups, la task force Stevenson a été la plus efficace en terme de pertes infligée et terrain conquis.
Ce succès doit aussi être relativisé par l' « appoint » bien utile des groupes reco et antichar.
Vient ensuite la task force Jessiouk, dont les gains les plus notables ont été un village et un pont, bien qu'ayant subi des pertes d'infanterie lors des combats urbains.
Juste derrière, la task force Christobal, certes peu avantagée pour sa progression par la nature du terrain mais qui a « donné » sur la fin tout en rattrapant son retard.
Les Allemands de Geger viennent en dernier, car bien qu'ayant encore un peu de terrain en fin de partie, ils ont subi de lourdes pertes tant en unités qu'en éléments de terrain « sensibles » (carrefours, ponts, villages …).