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28 sept. 2025

Campagne navale Mer du Nord, 1914 - Prélude

Eté 1914. La crise diplomatique causée par l'assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin et l’ultimatum de l’Autriche-Hongrie à la Serbie précipite les puissances européennes dans l’engrenage fatal.
Début juillet, la diplomatie du Kaiser fait savoir officieusement son soutien aux initiatives austro-hongroises et le mécanisme des alliances se met en marche.  Au sein de l’Admiralstab, les retombées des négociations fébriles sont suivies heure par heure avec une attention extrême ; tout particulièrement concernant l’équilibre des forces en Méditerranée.

Diplomatie (évènements stratégiques 1, 3 et 4)

Le 28 juillet, Vienne déclare la guerre à la Serbie. Le 30, la Russie protectrice des Serbes, décrète la mobilisation générale.

Bien qu'alliée de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie depuis 1882, l'Italie choisit de rester neutre, estimant que le traité de Triple Alliance ne l'oblige à intervenir qu'en cas d'agression contre l'un de ses alliés.

Ce revers de circonstance est en partie compensé par un rapprochement avec l'Empire ottoman, resté jusqu’alors dans une prudente expectative malgré les traités d'alliance. Ce rapprochement n’est acquis qu’après que la Grande-Bretagne ait finalement annulé brutalement la livraison de deux cuirassés destinés à la marine ottomane. La Sublime Porte avait en effet commandé ces bâtiments, les Reşadiye et Reşad-i-Hammiss, pour un coût total de 6 millions de livres sterling. Le règlement de cette somme énorme avait été porté comme grande cause nationale ; taxes, impôts, contributions des habitants et emprunts devaient financer l'achat des deux navires. Par contre, les deux unités saisies viennent compléter les effectifs de la Grand Fleet en mer du Nord (HMS Erin et Agincourt).



En Méditerranée (évènement stratégique 2)

Lorsque la guerre éclate entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie le 28 juillet, la Kaiserliche Marine dispose en Méditerranée d’une division (la Mittelmeerdivision) sous les ordres du vice-amiral Souchon et forte de deux unités modernes : le croiseur de bataille SMS Goeben et le croiseur léger SMS Breslau.



Le Goeben est alors mouillé dans le port de Pola en Adriatique, ses chaudières en train d’être réparées. Ne voulant pas être pris au piège, Souchon prend la mer et gagne le port de Brindisi le 1er août, mais les autorités portuaires italiennes trouvèrent des prétextes pour éviter de charbonner le navire. Le Goeben est rejoint par le Breslau à Tarente et la division accoste à Messine où Souchon peut obtenir 1 800 tonnes de charbon de navires marchands allemands.



Sans ordres spécifique, Souchon décide de regagner l’Allemagne par Gibraltar mais le 3 août à 18h, il reçoit l’information que l'Allemagne a déclaré la guerre à la France. Il prévoit alors de bombarder les ports d’embarquement de Bône et de Philippeville en Algérie française. Tôt le 4 août, Souchon reçoit finalement un contre-ordre de l'amiral Alfred von Tirpitz : « Accord avec le gouvernement ottoman conclu. Mettez immédiatement le cap sur Constantinople ».

En mer du Nord (introduction)

Le 1er aout, l'Allemagne, alliée de l'Autriche-Hongrie, déclare la guerre à la Russie tandis que la France mobilise à son tour. Le Royaume-Uni déclare qu’il garantit la neutralité belge.

Le 2 août, l'amiral de la flotte von Ingenohl réunit à son bord ses chefs d’escadre pour analyser la situation.



Pénétrés des mêmes principes régnant dans l’armée de terre, les cadres de la marine ne conçoivent la guerre sur mer qu’en tant que recherche d’une offensive foudroyante devant conduire à l’annihilation rapide des forces principales de l’ennemi. Mais ces officiers savent aussi compter : aux 24 grands navires de ligne de la Grand Fleet, la Hochseeflotte n’en oppose que 16. Dans les eaux anglaises, on admet encore 36 cuirassés pré-dreadnought (construits entre 1890-1905), 20 grands croiseurs de la même génération , 35 croiseurs légers, 155 torpilleurs d’escadre, 7 sous-marins de haute mer, 51 sous-marins de défense côtière. En navires de même espèce, les Allemands ne comptent que, respectivement, 22, 5, 14, 88 10 et 18 unités. Les forces de la Royal Navy dans la mer du Nord sont donc considérablement supérieures aux forces allemandes. Par conséquent, tous s’accordent pour penser que l’Anglais va attaquer, et ce incessamment dès la déclaration de guerre. Mais alors que faire ?

En approchant des côtes, on compte que la Grand Fleet sera exposée aux attaques des flottilles de torpilleurs qu’on juge supérieurement entraînés et bien armés en torpilles puissantes ; elle souffrira également des mines, et par ces moyens de la « petite guerre » (Kleinkrieg), l’Allemand espère arriver à une égalisation des forces. On espère aussi pouvoir profiter d’occasions où la Grand Fleet sera divisée ou gênée dans sa navigation, pour lui porter des coups sinon décisifs, du moins de nature à compromettre la tenue du blocus des côtes et à assurer à la Hochseeflotte l’accès à l’océan.



Concernant les grands bâtiments de la flotte, on décide d’abandonner la Baltique aux Russes et de concentrer les escadres dans la mer du Nord. Mais la crainte des destroyers, sous-marins et mines de l’ennemi les fait remiser tout au fond des estuaires de la Jade et de l’Elbe, à l’abri de leurs propres barrages et derrière les nombreux bancs qui rendent si dangereuse la navigation dans la baie allemande. Bouées, balises, bateaux-feux sont tous détruits ou déplacés : il est impossible à celui qui n’est pas dans le secret de ces mesures d’approcher des côtes.



La Hochseeflotte est en sûreté. Mais alors se pose un dernier problème : elle est bien loin de la haute mer où ses croiseurs et cuirassés peuvent se déployer librement ; elle ne peut sortir que par de longs et étroits chenaux, parfois impraticables à marée basse. Il lui sera donc difficile d’arriver en force et à temps pour contrer une offensive résolue de l’ennemi. Pour parer à toute surprise, les Allemands élaborent un dispositif d’alerte avancé : patrouilles de surveillances poussées aussi loin que possible au large à partir de l’île fortifiée d’Héligoland (effectuées en plusieurs lignes concentriques par des torpilleurs, des sous-marins et des dirigeables). Héligoland devient ainsi une base importante d’unités légères, poste avancé redoutable pour qui veut s’approcher des sanctuaires où mouille la flotte. L’île est de plus formidablement défendue par une puissante artillerie côtière, très moderne, et ne craint rien d’une attaque par mer. En outre la sécurité rapprochée de chacun des estuaires est assurée par des flottilles composées de croiseurs légers obsolètes.



Le 4 août au soir, à 19H47, le signal TSF « Etat de guerre avec l’Angleterre déclaré » est transmis à toutes les unités. Au grand étonnement des Allemands, on ne voit rien venir pendant la journée du 5, aucun navire anglais dans la baie allemande à l’exception de deux ou trois sous-marins entrevus furtivement dans la brume.

Pour autant, les opérations de course et de petite guerre contre la côte anglaise débutent immédiatement. Moins de deux heures après le signal du début des hostilités, le mouilleur de mines auxiliaire Königin Luise sort de l’Ems pour entreprendre un raid contre l’embouchure de la Tamise.

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