Automne 1866, à ½ journée de cheval de Fort Phil Kearny.
Le fort, construit en plein territoire indien pour marquer la présence de l’état même dans les contrées les plus reculées, ne survit que grâce à des approvisionnements réguliers.
Ces derniers mois, les indiens hostiles de Red Cloud étaient plutôt calmes, préférant traquer le bison que d’affronter les « longues lames ».
Profitant de l’accalmie, un léger et discret convoi d’armes, munitions, ravitaillement et équipements variés fut dépêché vers le fort par la « Bozeman Trail ».
Red Cloud avait beaucoup de sympathisants au sein des groupes d’indiens « pacifiés » travaillant dans les postes, les relais, et commerçant avec les blancs ; autant d’espions potentiels…
Mis au courant de l’arrivée prochaine du convoi et de ses trésors, les chefs de guerre Sioux, Cheyennes et Arapahoes, après des palabres interminables, se mirent d’accord pour rassembler au moins une bonne centaine de leurs meilleurs guerriers.
Le regroupement, difficile dans des grandes étendues, n’était pas achevé alors que les chariots avaient parcouru les ¾ du chemin.
L’attaque fut donc décidée dans l’urgence.
Comme après une proie, les limiers repérèrent le convoi, jalonnant ensuite leur piste pour guider le gros des guerriers.
Le rusé capitaine Rich, conduisant hommes et bêtes à marche forcée, faillit bien échapper à ses poursuivants, mais il est difficile de tromper des cheyennes…
D’abord en petit nombre, les rouges commencèrent à harceler la colonne, espérant la retarder assez pour donner le temps aux diverses bandes fouillant la région de rallier au bruit des combats.
S’ensuivit un mortel jeu de cache-cache entre collines et ruisseau, bois et vallons, au cours duquel malgré des pertes et contre un adversaire de plus en plus nombreux, les militaires parvinrent à conserver 3 de leurs 4 chariots.
Plusieurs fois repoussés, les cheyennes, après un dernier regroupement, se ruaient déjà à la curée, quand l’annonce par leurs guetteurs de l’arrivée imminente d’un détachement de cavalerie de Fort Phil Kearny découragea les guerriers rouges de prolonger la lutte.
Rebroussant chemin avec leur maigre butin, ils laissèrent s’échapper le reste du convoi.
La jonction se fit ½ heure plus tard entre la colonne de secours et les rescapés de l’escorte.
Fermant la marche, le capitaine Rich, nu-tête, son révolver vide au poing et avec lui, en croupe sur le même cheval, le conducteur du chariot capturé par les indiens…
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