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6 mai 2007

Monchauvet, 2 août 1944 en Normandie.

La situation est grave pour les soldats du Reich, ce qui n’empêche pas certaines unités au moral encore élevé de remporter quelques succès tactiques locaux.
L’obersturmfuhrer Frolich, du bataillon de chars lourds SS n° 102, a repoussé sèchement une tentative d’encerclement britannique.
Dans la foulée, il en profite pour reprendre le village, ou plutôt les ruines, de Monchauvet.
A t-il bien fait ?

Pour l’anglais, il fallait vite résorber cette faible, mais gênante poche de Montchauvet, pour se concentrer sur les opérations plus importantes en cours : l’offensive vers Falaise.
Le choix tactique aurait pu être payant : attaquer de suite en espérant prendre la défense ennemie en défaut.
Mais il est des adversaire difficiles à surprendre.*

Les « Sherman » britanniques, sans attendre de soutien d’artillerie et en masquant leurs canons antichars, se mirent en mouvement vers les ruines de Montchauvet.
Les « Tigers », en embuscade dans les décombres, avaient déjà soigneusement préparé leurs plans de feu.
Peu à l’aise pour se mouvoir dans les gravats en cas de duels, ils comptaient avec raison sur leur blindage pour encaisser les coups, sans chercher à les esquiver.
Deux d’entre eux ont incendié quatre « Sherman » à courte distance pour le prix d’un des leurs.
Ajoutons deux canons antichars et une jeep pour un score honorable.

Quant à l’infanterie, c’est là je dois rendre raison à Gio : une infiltration réussie ne peut être contrariée par des éléments extérieurs, le combat urbain étant le domaine de l’infanterie.
C’était écrit, et je ne m’en souvenais plus… je peux dire comme excuse que j’avais aussi à combattre sur deux fronts : l’un d’arbitrage, et l’autre…politique !

Le blindé allemand planqué derrière les murs de l’église ne pouvait donc pas intervenir pour différentes raisons : visibilité, progression de l’infanterie ennemie dans des éléments de décors supposés (gravats, petits chemins creux ou dénivelés, caniveaux, murets, fumigènes, explosions. Voir par exemple dans la série « band of brothers…).
Ce qui signifie que l’infanterie britannique aurait pu prendre position dans les premières habitations du village, d’où il aurait été difficile de la chasser avec les effectifs dont disposaient les allemands, même soutenus par les «Pumas».

Considérons donc que les anglais peuvent conserver leurs positions aux lisières du village, et que, en regard du danger que représente cette infanterie en combat urbain, l’Allemand, couvert par ses auto-mitrailleuses et ses chars, pourra évacuer tranquillement, d’autant plus facilement que l’aviation et l’artillerie britannique n’interviendront plus de peur de toucher des unités amies.
Sur ces bases, l’Allemand garde l’avantage ; certes il abandonnera le village et a perdu 1 char (165 points, irrécupérable vu sa position) mais en fait perdre 508 aux Anglais, canons antichars compris ; je ne compte pas les biffins.


*Pour bien recadrer le scénario, et sans vouloir faire l’éloge de la Waffen S.S., il faut parler du bataillon lourd S.S n° 102 .
C’est le bataillon de « Tigers » du 2ème S.S. Panzer Korps, composé des divisions « Hohenstaufen » et «Frundsberg », dont certains éléments bloqueront les Américains et finiront par écraser les paras anglais pendant la bataille d’Arnhem, un mois et demi plus tard.
L’unité de « Tigers » est commandée en Normandie par un ancien baroudeur de la division « Das Reich », le S.S. Stubaf.Weiss, et est composé de nombreux « volk-deutschen », en l’occurrence des allemands de Roumanie.
De la mi-juin au début juillet, le bataillon campe dans…les jardins du château de Versailles.
Il monte ensuite au front par la route, ce qui fatigue durement les engins.
Il participe aux terribles combats de la côte 112, et y reste accroché jusqu’au début Août, supportant jour et nuit les bombardements de l’aviation et l’artillerie britannique, et repoussant le jour d’innombrables attaques de chars et d’infanterie.
De repli en repli, le bataillon participe à la bataille de Falaise jusqu’au 16 Août, en soutien de juste soixante grenadiers de la division S.S. « Hitlerjugend » opposés à plusieurs brigades de canadiens !
La liste du matériel allié détruit par le S.S. Pz Abt 102 entre le 10 juillet et le 20 Août a pu être dressée : 227 chars, 28 canons antichars, 19 half-tracks, 4 auto-mitrailleuses et 35 camions.
Mais le bataillon paie ses victoires au prix fort, car les 45 « Tigers » sont perdus, les derniers sur les bords de la seine près d’Elbeuf, le 25 Août, aucun bac disponible ne pouvant supporter les 56 tonnes des engins…

J’ajoute qu’un « panzerfuhrer » de la même unité, le S.S. Uscha Willy Fey, a détruit pendant une même journée une quinzaine de chars adverses, tout en ramenant le sien réduit à l’état d’épave dans ses lignes.
L’homme a eu encore bien d’autres aventures, notamment pendant la bataille des Ardennes.
Ces faits de guerre (lus dans Batailles et Blindés), s’ils n’étaient pas confirmés par les rapports d’époque, passeraient pour de l’affabulation ou des scénarios hollywoodiens de série B.
Il y en a qui ont la vie dure, d’autant qu’aux dernières nouvelles, âgé de 88 ans, il est toujours parmi nous…

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