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15 oct. 2013

La passe de Taedabok, 10 août 1950

Malgré un départ calamiteux, la contre-offensive de la Task Force Kean se poursuit selon le plan convenu.


Le 8 août, la 6e division nord-coréenne semble avoir relâché sa pression suite aux bombardements intensifs fournis par l’aviation et même l’artillerie de marine. Après avoir tant bien que mal passé le relais au 5e RCT chargé de sécuriser la zone, deux bataillons du 5e Marines se préparent à bifurquer au sud le long de la plaine côtière tandis qu’un troisième durement éprouvé la veille est maintenu à Chindong-Ni afin de se réorganiser.

Pressés de rattraper leur retard, les Américains sont plus incommodés par le mauvais état des routes et le manque de véhicules que par la résistance nord-coréenne, très sporadique dans ce secteur.

Le 9 août, l’absence d’opposition ennemie a totalement convaincu l’état-major US de l’effondrement du front adverse. Décidé à exploiter cet avantage, le général Kean ordonne aux Marines de forcer l’allure et de s’emparer de Kosong le plus rapidement possible.

Le lendemain, des éléments de reconnaissance US pénètrent sans encombre dans le village déserté de Taedun-ni, situé à mi-chemin entre Chindong-ni et Kosong distant de 15 klm.

L’avance de la colonne principale est néanmoins fâcheusement contrariée par l’affaissement d’un pont qui n’a pas résisté aux 42 tonnes d’un char Pershing. Le temps que le génie puisse intervenir, les Marines doivent se résigner à continuer à pied sous une chaleur qui devient rapidement caniculaire.

A 4 klm au sud de Taedun-ni, à hauteur du petit hameau de Pugok, la route s’enfonce entre les collines pour monter en lacets jusqu’à la passe de Taedabok.



Arrivés l’avant-veille, des éléments nord-coréens du 83e régiment motorisé ont reçu pour mission d’y tendre une embuscade afin de ralentir la progression US.


Organisés en petits groupes, les effectifs se composent d’une compagnie d’infanterie retranchée soutenue par des mitrailleuses, mortiers et antichars. Un détachement de snipers complète le dispositif.



Experts en camouflage (placement caché), les Nord-coréens doivent avant tout se déployer de façon à infliger le maximum de dégâts aux Marines qui tenteraient de franchir la passe.


Ce qu’ils firent dans un premier temps en prenant soin d’échelonner leurs retranchements parallèlement à la route sur les sommets surplombant le défilé…

Cependant, l’arrivée inopinée du colonel venu stimuler l’ardeur des troupes sema le trouble dans l’esprit pétri de confucianisme du jeune officier en charge. Soucieux de se conformer aux sages préconisations de son supérieur lui enjoignant le sens de l’anticipation et de la décision, ce dernier opta au dernier moment pour un changement de tactique en reformant son dispositif sur une seule ligne de défense perpendiculaire à l’entrée du défilé.

Contrainte de quitter ses positions retranchées pour manœuvrer à découvert, une des unités en mouvement est rapidement repérée par un avion de reconnaissance US survolant la zone (double 6 en mouvement caché).


 L’observateur aérien donne immédiatement l’alerte aux Marines qui se préparent justement à aborder la zone dangereuse.


Maintenant avertis de l’embuscade, les trois compagnies du 3e bataillon "Darkhorse" (5e Marines) se déploient pour négocier l’approche.


Sur les flancs, les compagnies G "George" et I "Item" franchissent une rivière pour s’emparer des hauteurs qui contrôlent l’entrée de la passe, tandis qu’au centre, la compagnie H "How", supportée par un platoon de chars Pershing, s’engage sur la piste en direction du village de Pugok.


Une patrouille de reconnaissance en jeep s’approche du village pour tâter la réaction ennemie et constate qu’il est inoccupé.





Reformé de façon à faire front à la ligne US, le Nord-coréen se dévoile et ouvre le feu à une distance de 300 mètres.




Rapidement, les compagnies "George" et "How" subissent leurs premières pertes.




Une fois le premier choc encaissé, la réplique US est instantanée. Bénéficiant d’une puissance de feu nettement supérieure à celle de leurs adversaires et de l’appui d’une aviation ad-hoc, un déluge de feu vient s’abattre sur les positions nord-coréennes.



Les pièces antichars, forcées de se dévoiler trop rapidement et trop éloignées des Pershing, ne peuvent que tenir ces derniers en respect tandis que les corsairs, multipliant les passages, viennent museler les tubes un par un.




Incapables de couvrir le feu US et ayant abandonné leurs positions retranchées, les uniformes moutardes sont rapidement surclassés et voient leurs pertes augmenter.



En quatre tours de jeu, leur seuil de rupture est atteint et le nord-coréen est contraint de désengager.


Une très nette victoire des Marines donc, mais au prix d’un retard préjudiciable au tempo de l’offensive. Les Américains décident d’exploiter ce repli pour s’emparer des premiers sommets.
Le bataillon "Darkhorse" se réorganise sur place et son PC, installé à Pugok, reçoit l’ordre d’attendre que le reste du régiment, et surtout l’artillerie, puisse le rejoindre dans la soirée.

Qui sait si ces heures gagnées par les Nord-coréens ne leur permettra pas de consolider leur défense à proximité de Kosong ?

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