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15 janv. 2009

Bataille de Bernburg, Septembre 1759 - fiction

Nous nous trouvons à la fin de l’été 1759, en pleine terre de Saxe –Anhalt, aux portes du Brandebourg prussien. Après la victoire des armées françaises à Minden le 1er août, où la « Furia francese » a fait merveille (… là, nous sommes dans la pure fiction ; et la réalité historique fut bien moins glorieuse :lol: ), le maréchal de Contades pénètre et reprend le Hanovre, perdu l’année précédente. Quant aux troupes anglo-hanovriennes de Ferdinand de Brunswick, elles n’ont de choix, que de se replier vers l’Elbe.
La poursuite s’effectue dés-lors à marche forcée, et les hommes souffrent affreusement d’un été exceptionnellement chaud. Les moissons ont d’ailleurs commencé tôt dans la saison, ce qui facilite d’autant mieux le déploiement des corps d’armées.

- carte des mouvements durant le mois d’août 1759 -

- vue générale du champ de bataille -

- photo de la bourgade de Bernburg -

- plateau d’où déboucha l’armée française -
En ce 10 septembre 1759, l’armée anglo-hanovrienne a entièrement traversé la Saale, affluant du grand Elbe, à l’intersection d’une bourgade locale du nom de Bernburg. Seule l’arrière – garde reçoit pour mission de contenir l’avancée française. Le terrain est très sec ; et dos à la rivière, les troupes britanniques stoïques mais non moins anxieuses, attendent de pieds fermes les « mangeurs de grenouilles ». Frédérick II, alerté de la menace aux portes de ses terres prussiennes, envoie de toute urgence un corps expéditionnaire vers les armées alliées. C’est pourquoi, une Gross divizion d’infanterie appuyée par une division de cavalerie, sont présentes sur l’aile droite du dispositif général.
Le choix est simple : soit attendre le long de la Saale ; soit avancer et conquérir du terrain. C’est sur cette dernière solution que Ferdinand de Brunswick décide de miser. En d’autres termes, d’une situation défensive, les Alliés deviennent attaquants.

- les lignes de bataille avancent l’une vers l’autre -

- la brigade de la garde se déploie après avoir passé le pont sur la Saale -

- une brigade hanovrienne déployée face à la brigade Champagne -

- une batterie prussienne prête à cracher la mort -
Or, le dispositif français laisse perplexe tout l’état-major anglo-saxon. En effet, il ne semble pas que la stratégie adoptée par les Français soit définitive. Alors que la possibilité de pousser au maximum de l’attaque, ait été donnée ; seule la moitié au plus des brigades à disposition est en tête de ligne, et sans grande coordination. Inversement, si le choix de la défensive pouvait aussi être décidé ; il n’y a finalement que peu de troupes formant une deuxième ligne sur le plateau.

- une division française en deux ligne, descend doucement le long du talus -

- une brigade suisse avance à la cadence des fifres et tambours -
Très rapidement, les premières salves d’artillerie se font entendre dans la plaine. Les premières victimes s’effondrent de part et d’autre des lignes de feu. Les bataillons avançant à pas cadencés et au son des fifres et des tambours, donnent à contempler le spectacle classique des champs de bataille du XVIIIe siècle : de belles lignes couronnées de drapeaux, et dans un ordre impeccable. Il est alors 10h00 du matin, et dans une légère brume qui s’accroche au sol , la fumée et l’odeur de la poudre, épaississent d’autant plus l’atmosphère lourde de cette fin d’été. Une crainte taraude chaque combattant : des zones de terres cultivées sont encore garnies de leurs cultures céréalières, sèches et prêtes à prendre feu à la moindre étincelle. La seule solution serait alors l’évacuation de la zone ; ce qui risquerait de rendre la coordination de l’ensemble délicate. Il semble dés-lors que de part et d’autre, le choix ait été celui d’éviter au mieux ces parcelles dangereuses.

- les feux redoublent d’ampleur au milieu des champs secs -

- une brigade britannique échange des feux à longue portée avec
la brigade Champagne
-

- les tirs redoublent d’intensité. Quelle sera la brigade qui lâchera
la première au moral ?
-
Pour autant, les feux ne cessent guère. Au centre du dispositif français, toute une division descend doucement du plateau, alors que la brigade de tête est déjà au prise avec l’adversaire, dans les combats et les échanges de tirs. Toute la difficulté pour le commandement français tient dans une gestion simplifiée à l’échelon des brigades. L’habitude est d’amalgamer au sein d’une brigade un vieux régiment (à 4 bataillons) avec un ou deux régiments de prévautée ou de la milice (à 1 ou 2 bataillons). Ce qui se traduit par des niveaux de moral différents ; situation délicate lors des tests inhérents aux feux d’artillerie ou au tirs d’infanterie. Cet handicap entraîne rapidement un risque de désorganisation au sein des lignes de bataille, si les bataillons plus faibles sont mis en avant.

- la situation des Français se complique. Certains régiments doivent
replier au vu du général en chef
-

- une brigade s’apprête à passer un ruisseau -

- une batterie anglaise est insérée à la ligne de feu d’infanterie -


- le 5ème régiment appuyant son feu derrière une haie -
Pourtant, face à toute attente, le corps prussien se révèle en début de partie très prudent. Trop peut-être…. Sans doute pour garantir la manœuvrabilité des troupes, un brigadier bravache se rattache au bataillon de tête ; exerçant ainsi son influence de commandement de façon plus appuyée. Malheureusement, dés les premiers échanges de tirs, la providence a voulu qu’une balle perdue n’atteigne l’infortuné officier entre les deux yeux. Mein Gott !!!
Les conséquences d’une telle perte, peuvent se révéler désastreuses pour une brigade sans commandement. L’officier divisionnaire décide dans l’urgence de prendre en charge cette brigade (sans possibilité d’utiliser son niveau de charisme ou d’effectuer tout contre-ordre à l’échelon divisionnaire). Ceci, jusqu’à ce qu’un nouveau brigadier prenne la relève.

- les milices de France et le régiment Haynaut face 
à la brigade prussienne, serrent les dents -

- les Prussiens face aux Suisses, ou le combat des Titans -

Sur l’aile gauche de la bataille, dans les zones boisées, les brigades légères (ou légions) s’entre-déchirent, mais sans réelle prise sur l’adversaire. Les fiers Grenadiers de France et le régiment de Champagne assènent coup pour coup ; et les pertes subies dans la progression vers l’ennemi n’entame en rien leur ardeur au combat. Tout au contraire, c’est tout le centre français qui réagit enfin, et voit ses efforts couronnés par l’abandon d’une batterie lourde hanovrienne. Cette dernière laissant la moitié de son effectif initial, décimée par les feux meurtriers. Malgré les pertes qui deviennent lourdes du côté français, on ne peut pourtant affirmer qu’il y ait une baisse dans l’acharnement des troupes à pousser de l’avant.

- l’aile droite française tient le choc face aux troupes britanniques -

- les Grenadiers de France dans un duel de feu face aux Anglais -

- les troupes de chasseurs de Freytag pénètrent les bois clairs -

- Honte aux Grenadiers de France ! Bernburg se trouve de l’autre côté ... -

- le centre anglais semble enfoncé. Mais c’est un espoir de courte durée -

En fait, le tournant de la bataille se joue sur l’aile droite. En effet, après avoir dans un premier temps fait dignement face aux troupes du royaume de Prusse, les milices de France et les régiment du Royal Bavière et du Hainaut finissent par accumuler un nombre trop conséquent de pertes humaines ; et l’inévitable arrive au pire moment. La première ligne retraite en désordre, et s’entrechoque avec la deuxième ligne qui collait derrière. Ce n’est plus qu’un amas désordonné et quasiment inextricable qui sonne l’hallali. Et malgré la présence d’une brigade de cavalerie de ligne, rien n’y fait. C’est la débandade pour toute l’aile française.
Le 2ème Huszaren n’en croit pas ses yeux. Un bataillon de miliciens déjà fortement éprouvé au feu, qui lui offre son flanc. 150 cavaliers surexcités par cette opportunité (les cavaliers en tirailleurs, ne peuvent charger un ennemi réglé que sur son flanc ou dans le dos), sabrent les pauvres soldats français qui sont achevés sur place. La furie des cavaliers prussiens est telle que l’on ne peut arrêter leur élan meurtrier. C’est donc à une percée sur le flanc d’un deuxième bataillon français, que le général en chef de l’armée française assiste. Cette fois-ci, le régiment Royal Bavière, totalement emmêlé avec les hommes d’un régiment de Grenadiers. Le massacre se poursuit inévitablement. L’infanterie prussienne débarrassée de cette piétaille de second rang, pousse en avant.

- la charge sur le flanc d’un bataillon de Milice, par le 2ème Huszaren -
Quant à la cavalerie française en soutien en arrière des lignes, elle ne peut que se replier en ordre vers le plateau. Le comte d’Eu enrage en donnant cet ordre à ses hommes, sachant que toute la Maison du Roy (la Garde rouge) attend piètrement à l’abri, derrière la ligne de crête. Que font donc ces fichus fils de la haute aristocratie, si prétentieux qu’ils se font accompagnés à chaque bataille d’un domestique attitré, et payé par sa majesté le roi (véridique !). Au même instant, le 4ème Kurassiere finit de balayer ce qui reste du bataillon de Grenadiers français, dans une charge en colonne par escadrons (technique propre à la cavalerie lourde prussienne), et dans sa percée finit par sabrer dans le dos les cavaliers du régiment d’Harcourt.

- on devine l’effet ressenti par les Grenadiers 
français et la cavalerie de ligne, recevant 
la charge du 4ème Kurassiere -

- l’effet sur le terrain …-

- … les deux unités françaises totalement imbriquées l’une
dans l’autre subissent le choc de deux charges de cavalerie -

- la cavalerie déployée en appui arrière, va devoir abandonner
sa position face à l’attaque généralisée sur cette aile
-


Au bout des deux heures de combats, la victoire semble claire. Même si les tirs et les manœuvres se poursuivent encore, il est évident que l’arrière-garde alliée a gagné le temps nécessaire pour faire douter l’ennemi d’une nouvelle victoire. La route de Berlin est dés-lors coupée aux Français.

- l’état-major du duc de Brunswick satisfait de cette victoire -


Bilan :
Français:
31 bataillons
14 escadrons
Alliés (Anglo-hanovriens et Prussiens):
34 bataillons
16 escadrons

- Pertes -

Français:
56 figurines de pertes.
Alliés:
28 pertes et 1 officier de Brigade (une balle entre les deux yeux!)
Un grand merci à notre reporter de guerre Nicolas, pour les photos fournies.

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