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25 févr. 2011

Bataille de St Foy, le 28 avril 1760.

François-Gaston, chevalier de Lévis attendait cette bataille depuis plusieurs mois. L’hiver s’était révélé rigoureux ; et en cette fin de mois d’Avril, le sol était toujours en partie gelé. Des congères et de la neige couvraient encore la végétation. Les Plaines d’Abraham voyaient ainsi pour la 2ème fois en moins de six mois, une bataille s’y dérouler.

vue générale du champ de bataille

vue depuis le bois de Sillery

La Anse au Foulon. Les traces de l'hiver sont toujours là !

- A / Déploiement des Franco-Canadiens :


Troupes :
10 bataillons mixtes.
1 unité Hurons et Algonquins.
1 Corps de cavalerie légère.

Le chevalier de Lévis avait retenu la leçon des erreurs commises par son infortuné prédécesseur : le marquis de Montcalm, à l’automne dernier. Notamment, dans l’amalgame des troupes d’infanterie françaises et les milices canadiennes. Le marquis avait réuni Français et canadiens au sein des mêmes compagnies, ce qui lors de la bataille, avait eu pour conséquence directe un niveau de manœuvre médiocre et un feu mal cadencé. Le chevalier lui, maintint une séparation nette au sein des bataillons mixtes, entre compagnies de miliciens et celles de l’infanterie réglée. Ce qui octroyait une souplesse peu ordinaire pour l’époque: une possibilité de feux cadencés en formation serrée, ainsi que le passage en tirailleurs, très utile dans les zones de fourrés bordant le nord des plaines*1.
*1 : « Les guerres sous Louis XV » de Charles P.V. Pajol ; tome VI ; p 236-237

L’Etat-major français prêt à en découdre.
Le chevalier de Lévis galvanisant ses troupes.
Un bataillon mixte passe le pont sur le ruisseau Saint-Denis.

Le déploiement initial se fit en trois temps. Les contingents venus de Montréal, Trois-Rivières, et d’autres fortins le long du St Laurent, avaient eu du mal à coordonner leur avance. Les joueurs français (Pierrot et Jean-François) durent attendre 3 tours pour avoir toutes leurs troupes sur la table ; arrivant des chemins de St Foy et de Sillery.
La tactique adoptée par les joueurs français consistait à suivre deux axes. Le premier, en direction des deux tours de guet (« Block-house en Anglais) en s’emparant de la redoute de Samos que les Britanniques avaient maintenu sur place. Le deuxième, par le moulin Descourt, puis fondre sur le flanc droit ennemi par les fourrés.

- route de St Sillery :

Route de Sillery qui débouche sur les Plaines d’Abraham

Une colonne française passe le ruisseau Saint-Denis.
Malgré l’amalgame au sein des bataillons,
miliciens canadiens et fantassins français se trouvent
dans des compagnies différentes.
Les Français attaquent « bravement » la pauvre
redoute isolée. Il n’y a pas de petite victoire!
Les tours de guet construites par les Anglais a
près la prise de Québec en septembre 1759.

- Route de Foy :

La route de Foy qui débouche sur la ferme Descourt.
Le corps de cavalerie légère au Canada. Peu nombreux mais tenaces !
Les Hurons haïssent les Tuniques rouges …
Leurs peintures de guerre ne laissent aucun doute. Ils sont en chasse !
Une autre colonne franco-canadienne débouche par la route ...
...Et se déploie lentement en ligne de bataille.
Un nombre conséquent de points de commandement sera pour cela nécessaire.


- B / Déploiement des Britanniques :


Troupes :
10 bataillons de ligne (avec batterie 2figs de 3lb)
1 unité de Rangers
1 bataillon de light.

Etant au courant de l’attaque imminente des « mangeurs de grenouilles », les Tuniques rouges (Cyril et Steph.) avaient anticipé cette arrivée en se déployant rapidement dans la plaine. La ligne britannique solide, eut néanmoins la tache difficile. Le lieutenant-colonel James Murray avait décidé de faire flèche de tout bois. L’intendance inexistante, avait obligé à vider les fonds de tiroirs. Souffreteux, et autres blessés légers avaient été incorporés, pour avoir des rangs dignes de ce nom au sein des bataillons. L’artillerie des remparts de la ville, était quant à elle, employée contre le blocus fluvial que trois frégates françaises exerçaient depuis des semaines. Sans artillerie de campagne, le commandant en chef avait décidé d’affecter de petits calibres de 3 lb à chacun des bataillons. Meurtriers à courte portée, ils se révélaient en réalité un véritable poids lourd pour les manœuvres (- ¼ de mouvement), et d’une efficacité illusoire après un mouvement (- 1 dé pour mouvement avant tir).

L’Etat-major britannique en pleine discussion stratégique.
L’une des sentinelles semble être tombée dans le goudron.
Il ne manque plus que les plumes :mrgreen:
La ligne britannique déployée dans la plaine.
Les brigadiers maintiennent la cohésion générale.
Deux canons de 3lb accompagnent chacun des bataillons anglais.
Ils se révèleront être bien peu efficaces.
Une brigade se déploie sur le flanc pour parer
toute attaque par les fourrés.
Les joueurs Anglais affectèrent le 78th Highlanders à la garnison des deux tours de guet, appuyé sur ses arrières par sa brigade. Mais il semblait bien que l’Anglais allait, dans un 1er temps tout au moins, attendre l’ennemi au feu. (Contrairement à l’offensive généralisée que Murray avait décidé à l’époque et qui se solda par un échec)
Le 78th Highlanders a été choisi pour tenir les tours de guet.
Leur brigade se trouve juste à l’arrière,
et commence un mouvement d’avance.

- C / Attaque française sur les tours de guet :


L’idée directrice était de capturer au plus vite la redoute de Samos, de récupérer les canons de 8 lb ainsi que tenter de repousser les Anglais du fortin qui protégeait les Plaines d’Abraham.

La redoute est française ! Cocorico !
On s’empresse alors de récupérer les deux batteries de 8 lb.
Les Français ont un petit temps de retard sur leur déploiement.
Les manœuvres dans ce terrain très compartimenté nes’avèrent
pas simples ;  et nécessite un nombre important de points de commandement.
Mais finalement les deux lignes de bataille sont prêtes à en découdre.

- D / Contre-attaque britannique :


Un peu fébrile, le général en chef hésitait à lancer ses troupes dans une charge générale. Les deux brigades s’étaient mal coordonnées. Les Rangers, très impétueux partirent quant à eux en avant ; sortant même de la zone de commandement de l’officier de brigade. Mais, peu à peu les Britanniques prirent l’avantage au feu, entraînant un recul de la ligne ennemie.

Les Rogers Rangers sont réputés pour leur férocité.
Trop impétueux, ils sortent de la zone de commandement de leur brigadier.
Les tours de guet se révèlent être un vrai nid à guêpes !
Les tirs font des ravages du côté français.
L’inverse est moins évident.
Le Dieu des dés semble être pour l’instant anglais.
Cela se corse pour les Français. Acculés au ruisseau, le danger est partout !
Les Rogers Rangers vont-ils charger ?
De l’autre côté, ce sont les Hurons qui se révèlent agressifs
devant un bataillon dont le calme est tout britannique !

Les Rangers ont joué les fillettes cette fois-ci.
Ce sont les Tuniques rouge qui ont fait le travail.
La ligne française se réduit. Va-t-elle tenir ?
La pression anglaise est de plus en plus forte.

- E / Attaque française sur la gauche :


Pendant ce temps, sur l’autre flanc, longeant le chemin du moulin Descourt, le corps de cavalerie français avait dételé et s’apprêtait à harceler toutes unités ennemies. Mais très vite échaudé par l’avance des Light anglais, ceux-ci remontèrent à cheval, pour partir dans un mouvement en profondeur sur l’arrière des lignes britanniques.
Les bataillons amalgamés prirent la relève en se déployant en lignes de tirailleurs dans les fourrés ; et se révélèrent d’une effrayante efficacité.

La cavalerie galope à pleine vitesse ...
...Et détèle pour combattre.
Pour l’occasion, j’ai utilisé mes Arquebusiers du Grassin (1745)
Les Tuniques rouges déploient des bataillons en colonne sur leur flanc.
Le 80th Light Infantry avance en tirailleurs dans les fourrés
(- ¼ de mouvement, mais plus rapide qu’en ligne serrée)
La cavalerie française prudente,
préfère se réfugier dans le bois en arrière de la route ...
...Et passe le relais aux bataillons d’infanterie mixte.
Le terrain difficile rend l’avance lente pour les Français
qui ne sont pas encore passés en tirailleurs, alors qu’ils en ont la possibilité.
Les coureurs des bois rapides, se glissent sur le flanc de la formation
anglaise qui n’y porte que peu d’intérêt.
Ce mépris vis-à-vis des hommes des bois, leur sera fatale !

Le joueur anglais n’en revient toujours pas.
Ces pouilleux ont réussi une charge sur son flanc !
C’est maintenant toute la ligne britannique
qui subit un feu d’enfer ; et finit par retraiter.

- F / Glissement des français vers le centre de la bataille :


Les bataillons ayant été très mal menés sur la gauche, repliaient voire retraitaient vers leurs lignes arrières. Certains parvinrent néanmoins à rétablir avec sang froid une cohésion, en se ré-axant sur un petit bosquet qui fermait le champ de bataille en son centre. De ce point d’accroche, ils portèrent quelques mauvais coups aux Tuniques rouges qui, surpris par cette fougue soudaine, virent reculer certaines de leurs unités.

Un bataillon français a replié sans formation derrière le ruisseau.
Les Rangers ne le lâchent pas pour autant.
Les Indiens cette fois-ci se replient vers un bosquet ...
... Et se redéployent sur la gauche, tout en étirant leur ligne de tirailleurs.
Les Français redéployés sur le centre du terrain,
ont repris du poil de la bête.
Leurs feux deviennent plus percutants.

Les Hurons galvanisés par ce renversement de situation
chargent sur le flanc d’un bataillon anglais qui replie battu (jeton jaune).
Les Indiens poussent leur charge en avant et une mêlée débute.


Les Anglais reculent de nouveau,
laissant quelques pertes sur place ; ainsi que leurs canons légers.

- Au bilan :



Points-victoire Britanniques : 10 points
- pertes figurines occasionnées à l'ennemi = ( 26 pertes) 10 points
- objectifs pris ou gardés* = 00 point. [le blockhaus abandonné, était menacé par l'arrivée de la cavalerie légère française dans le dos]

Points-victoire Français: 20 points
- pertes figurines occasionnées à l'ennemi = ( 28 pertes) 10 points
- objectifs pris ou gardés = 10 points. (redoute de Samos prise et ferme Delcourt)

Donc, victoire tactique française (grâce aux objectifs pris). Mais Les Français ont des unités trop fragilisées sur leur flanc droit, pour en tirer un bénéfice stratégique. Ni l'armée de Murray n'a été battue, ni la ville de Québec menacée. La flotte britannique n'aura pas de mal à venir ravitailler dans les semaines qui suivront le contingent anglais.

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