Les ports de Saint Malo et de Brest étaient sauvés. Les troupes de Monsieur le duc d’Aiguillon venant de Nantes, pouvaient resserrer l’étau sur la force expéditionnaire anglaise. La plupart des officiers considéraient qu’ils avaient eu à faire jusque-là à des milices et autres piètres troupes ; mais les renseignements récents avaient appris au général Bligh la valeur réelle et les intentions des troupes françaises. Il semblait enfin évaluer la mauvaise posture dans laquelle il se trouvait. La décision de retraite était donc prise.
La baie par laquelle devaient évacuer les troupes était protégée par un retranchement d’environ un mètre de hauteur, réalisé en 1740 par les gardes côtes, afin de se prémunir d’un débarquement. Il allait ce-jour servir à couvrir le replis des Anglais.
Nicolas et Maurice eurent l’honneur de commander les troupes du duc d’Aiguillon ; quant à Jean-Christophe il eut la tache ardue de défendre les abords des plages et ré-embarquer le plus grand nombre possible de troupes.
Les choses se révélèrent très difficiles dés le début de la journée. En effet, le général Bligh peu enclin à rester à la tête de ses troupes, ré-embarqua avant même le début de la bataille (s’est fait au dé). Certes, cela faisait gagner à l’Anglais 15 points de victoire ; mais contraignait toute l’armée de combattre avec un malus de –1 point au moral. Le choix fut fait de mettre en mouvement vers le rivage une partie de l’armée, pendant que l’autre devait freiner toute avance ennemie.
La tache la plus difficile fut confiée à la brigade de la Garde, commandée par le général Dury, et se trouva vite isolée du reste de l’armée et dangereusement exposée à un encerclement prochain.
Mais dignes de leur rang de troupes de la Garde, les hommes tinrent bons. Les feux dirigés sur les bataillons français firent mouches à chaque fois. Il y eut un flottement certain dans l’encerclement. Deux bataillons français se retrouvèrent même entremêlés, et génèrent le déploiement d’une batterie d’artillerie lourde.
De fait, la stratégie anglaise se révélait pour l’instant payante, mais la ligne de déploiement se tendait dangereusement. Un risque de rupture des liaisons par le centre du dispositif général menaçait.
Les bataillons français se mirent en marche, prenant la direction de deux axes. L'un par le village de St Cast, l'autre le long des dunes.
Maurice arrivait sur la gauche avec une brigade légère, appuyée elle-même par une autre brigade d’infanterie de ligne faisant le tour du bosquet.
Les craintes anglaises se confirmèrent : le dispositif et le feu devenaient irréguliers, de plus en plus difficile à coordonner.D’autant que l’appui feu venant des galiotes et frégates de l’escadre étaient très aléatoires. Les erreurs de tirs entraînaient d’ailleurs des pertes dans les deux camps.
Le village de Saint Cast occupé par trois bataillons anglais, était également un « angle mort » dans l’avance des troupes françaises.
Ce point d’appui ralentissait considérablement les mouvements français; mais en contre partie, le danger était grand pour l’Anglais de voir ces troupes finirent encerclées elles-aussi.
Ordre, leur fut donc donné de se replier vers la plage. Mais sans doute un peu tard. Elles furent prises dans la nacelle française, tout comme les bataillons de la Garde. Un combat pour la vie débuta dés lors. Les Bretons étant peu préoccupés d’épargner la vie de ceux qui avaient depuis une semaine, pillé, violé, assassiné un nombre important de civils dans la région.
L’Anglais parvint non sans peine à sauver 8 bataillons, ainsi que trois généraux. Mais au prix de pertes nombreuses. Au sacrifice sans doute évitable de toute la brigade de la Garde, et d’autres bataillons qui se trouvèrent acculés au pied de la falaise. En tout, les Français prirent 8 drapeaux (correspond aux bataillons annihilés ou encerclés) ; 2 généraux et 10 points de pertes).
Au bilan c’est à une courte victoire française qu’aboutit le combat de Saint Cast :
75 points de victoire pour l’armée française.
60 points de victoire pour l’armée britannique…. Mais signalons que seule la moitié des forces britanniques purent s’échapper. A noter également, que les évènements de l’époque furent tout aussi terribles pour les Anglais qui perdirent 2500 hommes sur les 10 000 engagés. Ainsi que le chef de la Garde, sir Dury, qui fut le dernier officier à embarquer. Malheureusement sa barge fut touchée de plein fouet par un tir d’artillerie, et son corps sera retrouvé sur la grève le lendemain par les gardes côtes français.
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