Les alliés anglo-américains ont réussi leur débarquement.
Comment va se dérouler la phase d’exploitation ?
Pour les italo-allemands, il faut interdire à Montgomery l’accès à la plaine de Catane, le temps d’organiser une solide ligne de défense à hauteur de l’Etna.
La défense est facilitée par les cours d’eau venant des montagnes, à l’ouest, et qui traversent la plaine pour se jeter dans la mer à 10 km au sud de Catane.
Les anglais, par un audacieux raid para, ont pris le pont de Primosole.
Cependant, les effectifs de l’axe rassemblés devant Catane ne permettent pas d’envisager une rapide percée vers Messine.
Le pont ne joue alors plus qu’un rôle de fixation des unités italo-allemandes, pendant que la décision pour les unités de la 8ème armée se cherche plus à l’ouest, en empruntant des gués ou utilisant les ponts du génie.
Voilà la situation ; mais c’était sans compter sur une réaction offensive de l’axe.
Au cours d’une précédente partie, une contre-attaque allemande avait repoussé les paras anglais jusqu’aux abords du village.
Pensant les allemands au bout de leur effort, le commandement britannique, mal informé par des rapports incomplets*, ne prit pas les mesures adéquates pour renforcer les positions paras autour du pont.
En juillet 1943 la suprématie aérienne alliée en Méditerranée était réelle, mais n’empêchait pas la Luftwaffe et la Régia Aéronautica de lancer des raids audacieux.
Déloger des paras d’un village n’est pas une mince affaire, surtout quand l’artillerie, prise à partie par la chasse alliée, manquant de munitions et empêtrée sur des chemins de chèvres, ne peut soutenir l’attaque.
Alors le soutien serait apporté par l’aviation ; jugeons-en :
9 appareils de chasse italiens, MC 205 « Vueltro », MC 202 « Folgore », MC 200 « Saetta » et autres Fiat G 55, soutenant 3 JU 88 et 4 ME 110 pour ramollir les défenses de l’anglais.
Le mot « coopération » n’a semble t-il pas le même sens entre aviateurs allemands et italiens.
Les JU 88 ont pu s’en rendre compte en voyant repartir vers la Calabre, peu avant leur passage sur le village, la moitié de leur escorte italienne…
Les P40 et P38 américains furent aussi de la partie, mais curieusement, malgré la présence de pilotes de grande classe et leur supériorité numérique, les italo-allemands jouèrent la prudence et l’économie en regagnant rapidement leurs bases une fois leur mission d’escorte et de bombardement achevée.
Les aviateurs américains ne les inquiétèrent pas, trop heureux de s’en tirer à moindre frais.
Deux appareils de chaque camp furent quand même endommagés en combats aériens.
La D.C.A. anglaise ne fut pas efficace , car trop peu nombreuse.
Le soutien terrestre des troupes d’assaut allemandes se limitait à deux obusiers lourds de 150 mm, 3 PZ II, 3 automitrailleuses, et quelques mortiers.
Jugeant mal les positions adverses, les petits chars allemands vinrent butter sur des positions de D.C.A. et d’infanterie, où deux d’entre eux furent détruits.
Les obusiers furent dès le début engagés en combat direct contre un canon Bofors, perdant et du temps et l’un d’entre eux, avant que le rescapé ne puisse être utilisé dans sa mission de soutien.
Les abords du village furent le théâtre des affrontements les plus violents, entre les troupes d’assaut allemandes appuyées par leurs automitrailleuses, et les paras anglais retranchés dans les maisons, dont le point de résistance principal était une belle église du XIIème siècle…
La résistance des « Red Devils » semblait solide, mais un raid aérien particulièrement réussi, quelques coups heureux de 150mm et de « panzerchreck » les firent finalement craquer.
Abandonnant le village, les rescapés du bataillon emportèrent la plupart de leurs blessés, les quelques défenseurs survivants de l’église se sacrifiant pour couvrir la retraite de leurs camarades ; bien dans l’esprit para…
La plaine de Catane n’est décidément pas accessible dans l’immédiat.
La 8ème armée est bloquée; elle ne passera pas plus ici que quelques dizaines de kilomètres plus à l’ouest.
Montgomery doit fulminer de savoir que son rival Patton s’offre dans le même temps une promenade militaire à l’ouest de l’île avec sa 7ème armée, libérant Enna, Caltanissetta, avant de marcher sur Palerme.
* il est courant que les unités d’élite minimisent leurs difficultés, tant leur certitude est grande de pouvoir les résoudre par leurs propres moyens.
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